Où tu apprends que Pute, c’est rien qu’un gros dégueulasse.
P: Allô, VF?
VF: Mais qu’est-ce que tu fous? On a rendez-vous à midi, bordel!
P: Oh ça va, deux minutes. Je suis en bas, là. Tu descends?
VF: Ouais…
P: Prends la DS aussi.
VF: Ouais…
P: Et prends des Granola aussi.
VF: C’est ça, ouais.
Dans la voiture:
P: T’as pris la DS?
VF: Ouais.
P: T’as pris le chargeur?
VF: Non.
P: Super!
VF: T’avais qu’à la charger, je suis pas ton assistante.
P: Je pense juste que dans un esprit de cohésion, t’aurais pu avoir l’idée, toute seule, de prendre le chargeur.
VF: De cohésion?
P: Ouais.
VF: On pourrait penser qu’au bout de six ans, j’aurais appris à digérer ton utilisation de la langue française, mais non. En fait.
P: Ta gueule. D’ailleurs, une assistante, ça ferme sa gueule. Who’s your boss, kid?
VF: Certainement pas le con qui m’a encloquée et qui, non content de me coller un hôte indésirable, m’en colle deux.
P: De toute façon, j’aime pas les jumeaux. Ça me fait flipper. Tu me roules une clope?
VF: Non.
P: Pute.
VF: Mais enquille-toi là! Tu vois pas la place?
P: Toi, je vais te larguer dans ta chambre et j’me casse chez Décath’
VF: On en a déjà parlé, Pute. Grumeau est trop petit pour posséder une arbalète.
A l’hôpital, une infirmière nous accueille.
I: Bonjour Melle Vieux Félin, voilà les comprimés. Surtout, vous les faites bien fondre sous la langue. Je vais prendre votre tension.
P: Euuuuuuh, ça va durer combien de temps? Non parce que j’ai une course à faire.
I: Vous ne restez pas avec votre compagne dans un moment pareil?
P: Si je pouvais éviter…
I: Deux heures…
VF: Toi, tu bouges même pas une oreille!
P: Mais euh!
VF: Chhhh !
P: Mais VF!
VF: TU te TAIS!
I: Bon, je reviens vous voir dans une heure.
P: Elle est bonne…
VF: Ouais, dans le genre sardine.
P: Aaaaah! La mauvaise foi!
VF: Excuse-moi de ne pas partager ton engouement pour les filles qui se font des palmiers au somment du crâne.
P: T’y connais rien, c’est pratique.
VF: Aïe.
P: Pour la fellation.
VF: Aïe!
P: Elle doit aimer ça…
VF: Ca fait mal…
P: T’as pas envie que… je te bouillave?
VF: T’es dégueulasse!
P: Non mais pas là. Dans l’absolu…
VF: Non.
P: T’as pas envie que je te tire la languette?
VF: Non.
P: T’as pas envie que je te touille la compote?
VF: Non.
P: T’as pas envie que je te surtaxe la TVA?
VF: Non.
P: T’as pas envie que je te fasse le devis?
VF: Non.
P: T’as pas envie que je te remue le joufflu?
VF: Non.
P: T’as pas envie que je te croque le fenouil?
VF: Non.
Une heure plus tard…
P: Tu veux pas que je te boulotte la framboise?
VF: Non.
P: Tu veux pas que je t’envahisse la Gaule?
VF: Chhhhh! Tais-toi, par pitié…
P:…
VF: …
P: Que je te ratiboise la clairière?
VF: TA GUEULE !
Une autre infirmière: Toc! Toc! J’vous laisse un plateau repas!
VF: Bah oui, c’est sûr, j’ai trop la dalle, là…
AI: Okaaaaaaay… A tout-à-l’heure! Soyez sages!
P: Elle est conne.
VF: Grave.
P: Elle m’excite.
VF: Pourquoi ça vous excite, la connerie?
P: Tu peux pas comprendre.
VF: Alors toi, direct. Tu te jettes sur la bouffe…
P: Bah quoi, c’est du couscous!
VF: Oui je vois ça. Je vois aussi que ce plateau est destiné à une certaine Kadiatou Sy.
P: Preuve qu’elle est conne, cette infirmière.
VF: Et toi, ça te gêne pas de bâfrer la bouffe de quelqu’un d’autre?
P: Bah non, l’avait qu’à pas se planter.
VF: Pauvre Kadiatou.
P: Une pensée pour Kadiatou.
VF: J’ai envie de me casser.
P: Ouais, moi aussi.
VF: …
P: …
VF: …
P: T’as pas envie que je te gigote les escalopes?
VF: Putain ça recommence… Non!
P: Que je te déguste les lasagnes?
VF: Je vais gerber…
P: Que je te félicite le lauréat?
VF: Non.
P: Que je te décongèle le lapin?
VF: Non.
P: T’as pas envie que je te taquine le soufflé?
VF: Non. Combien de temps il reste?
P: Trente minutes. Que je te démocratise le Congo?
VF: Pour la dernière fois, non! Je ne veux pas que tu me démocratises le Congo! Ni que tu me le belgifies, je t’entends penser!
P: On se casse?
VF: Ouais, on se casse.
P: On laisse un mot quand même…
VF: Ok, attends. « Chère Mademoiselle, on voulait pas vous déranger, on s’est cassé en loucedé. Merci pour l’avortement. PS: Désolée pour Kadiatou. Signé: VF et Pute. » Tu crois que ça va?
P: Nickel.
VF: Ok, on se casse.
P: Tu veux un McDo?
VF: Bizarrement, ouais… je dis pas non.
P: Ok.
VF: Tu sais que t’as été horrible?
P: Vraiment?
VF: Vraiment.
P: Dis-moi, est-ce que t’as pensé une minute à toute cette merde, à l’avortement et tout ça, pendant que j’étais… horrible?
VF: … Non.
P: Alors tu vois?
VF: Ouais. Merci, Pute.
P: Je t’aime.
VF: Putain, moi aussi.
J’ai repensé à ce billet hier, parce que j’avais peur, très peur de me faire opérer, peur qu’on m’ouvre le ventre. J’ai peur de pas me réveiller, c’est con… et j’ai pensé que j’aurais bien aimé avoir un connard près de moi pour me faire penser à autre chose.
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Haaaaaaaaaaaw. Mais tu es dans quel hosto? Tu vas bien? Câlin?
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