[Resucée : nf : se dit d’un billet posté sur un blog précédent, vaguement réactualisé par une blogueuse dépitée par son manque de maîtrise de l’outil de publication programmée, lorsque par exemple, elle a malencontreusement posté le billet du lendemain le jour-même et se trouvant donc fort dépourvue et peu inspirée.]
Dans la série des choses humainement pénibles à vivre, j’appelle revoir ses ex. Surtout quand c’est pas prévu. Genre quand tu tombes dessus par hasard. Genre quand t’es pas du tout préparé. Pas de répliques cinglantes en stock, partant, plus de fake-self.
Il en va donc de mon devoir, en tant qu’amie, de te permettre de te préparer à cette invasion de gens du passé qui surgissent sans crier gare, un peu comme le fantôme des Noëls passés. Oui, ça ne veut rien dire, je sais.
A l’époque où je vivais encore à Paris, je te rappelle que je ne prenais le métro que lorsque ma vie en dépendait, j’en croisais très très souvent. Question de logique, si je ne me déplaçais que rarement, il était donc normal, au bout d’un moment, quand t’es quelqu’un avec une vie de sexe active, de les croiser régulièrement. J’agissais dans un périmètre maximum de 2km et j’agissais beaucoup. Donc mes ex, je les croisais tout le temps et bien entendu, jamais quand il fallait.
Par exemple, quand au choix:
Le matin je sors du lit, vilaine en diable avec encore une trace d’oreiller et un filet de bave séchée sur la joue gauche, l’haleine pour le moins retentissante et la voix qui va bien avec mes quatorze années de tabagisme. Je croise LE MEC LE PLUS HOT DE TOUTE MA PANOPLIE D‘EX HOT. Celui que j’ai adoré réveiller à pas d’heure pour qu’il vienne m’aider à dormir. Celui qu’est le plus beau de tous les plus beaux. Celui que j’ai lâchement laissé tomber quand il a commencé à donner dans le sentiment (méchante, méchante fille). Je suis bien punie. Ce que j’ai fait: J’ai vainement tenté de cacher que je portais ma nuisette sur mon bas de jogging, Honteuse, j’ai marmonné un « Salut, ça va? Désolée, pressée, partie chercher des clopes, toussa ». Ce que j’aurais du dire pour être lumineuse: « Salut, ça va? Oui, je vois que tu as remarqué ma tenue. J’ai un mignon qui m’attend au plume, tu veux pas venir lui filer un coup de main? Parce que là, je sais pas ce qu’il fait, on dirait de la spéléo…Je suis sûre qu’il s’en sortirait bien mieux si tu le supervisais un peu. » Qu’il dise oui ou va te faire téter, tu restes la fieffée salope qu’il a adoré baiser.
Ou quand:
Je me promène avec le parfum du mois et que le parfum du mois précédent (qui ne sait apparemment pas qu’il n’est plus le parfum du mois) me met une main au cul monumentale avant de se rendre compte de sa bévue et de taper un scandale non moins monumental. Le parfum du mois n’est pas content et me balance un mot qui commence par P… et qui fini par …ute. Plantée, je suis, sur le trottoir de la rue de Bagnolet. Ce que j’ai fait: ABSOLUMENT RIEN, j’étais trop sous le choc, j’ai mis du temps à comprendre ce qu’il venait de se passer. Ce que j’aurais du dire pour être lumineuse: Ecoutez, réglons les choses en adultes. Sortez vos sguègues, le plus gros m’emporte.
Ou encore quand:
Je suis peinarde en train de travailler derrière mon zinc, je demande rien de plus que de servir des demis et encaisser des pourliches et dragouiller un p’tit mignon à la peau de lait. C’est là que croit bon de se ramener mon ex paradoxal. Je sais pas si toi, Lecteur, tu as un ou une ex paradoxal(e ). Tu sais, c’est le genre d’ex qui remue en toi tout en tas de sentiments contradictoires. Tu sais pas si tu l’adores ou si tu le détestes, sûrement les deux. Ton ex paradoxal s’assied à deux tabourets de ta future passe, conquête et passe sa soirée à écluser des demis en rigolant de son rire complètement satisfait et horripilant. Bref il se fout de ta gueule et de celle du p’tit jeune. Ce que j’ai fait: J’ai été way too much laxiste attendu que je l’ai laissé faire. Ce que j’aurais du dire pour être lumineuse: C’est pas parce que tu ne peux pas jouir sans qu’on te broie les couilles que ça te donne le droit de bousiller mon Mojo. Au fait, y’a du pipi dans ton demi. (true story)
Ou quand:
Enceinte jusqu’aux yeux dans la Fnac bondée de Saint-Lazare, tu pries juste pour pouvoir t’en sortir vivante et que ton ex manqué (c’est l’ex dont tu as lgt regretté qu’il soit ex) te pose sa main sublime sur l’épaule. Tu te retournes et tu ne vois que son sourire solaire, sa beauté et te reviennent à l’esprit toutes les choses qui font que ce mec est définitivement un maître au plumezingue. Toi t’es juste obèse avec la peau brillante et en sueur et échevelée, rapport au fait que vas bientôt pondre et que c’est bondé, la Fnac. A son bras, une nymphette belle et mince et pas enceinte qui compte acheter Madame Bovary, en profil d’œuvre. Ce que j’ai fait: Je n’ai pas pu m’empêcher de lui dire à quel point il était toujours aussi sublime. Ce que j’aurais du dire pour être lumineuse: Bonjour Mademoiselle. Tu tombes bien toi, j’accouche dans un mois et il serait grand temps que tu remplisses ta déclaration anticipée! Après tout, c’est toi qui a voulu qu’on le garde.
Ou quand on te fait une blague:
Quand une de tes copines (quelle pute celle-là) te fait une bonne blague et demande à l’un de ses copains que tu ne connais ni d’Eve ni d’Adam de te faire croire qu’il fait partie de tes ex. S’ensuit un grand moment de solitude durant lequel tu cherches vainement à placer le dit individu (qui by the way est vachement au fait de tes habitudes). T’as beau chercher, tu ne te souviens avoir passé une nuit chez lui après t’être mis une murge à l’Ogresse. Mais tu sais que c’est tout à fait possible. T’es toute gênée et quand tu dis « Mais oui, bien sûr, Victor! » ta copine se radine et les deux de se fendre la pêche en te montrant du doigt comme la pauvre gourgandine que tu es. Là, bah y’a pas grand chose à faire, tu changes de copine. Ou tu la tapes, violemment, avec un truc dur.
Revoir ses ex c’est comme une cystite: c’est toujours une surprise et ça qui pique. Je sais, wouah la métaphore.
Resucé peut-être, mais, comme toujours, un plaisir… texte très juste qui éveille en moi des souvenirs émus (ou pas)
merci.
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Souvenirs que tu peux sans problème partager ici si le coeur t’en dit. Je suis friande du partage d’anecdotes .
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jpeux pas, j’ai un problème avec mes ex: ils ne m’oublient jamais, et même, ils s’arrangent pour revenir, et rester dans les parages. ils savent qui je suis, et si je brise la loi du silence, ils planteront sûrement des épingles dans une poupée à mon effigie.
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Ca a du bon parfois de faire du réchauffé, merci VF !
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Tout à fait, c’est comme pour la blanquette de veau.
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Allez, allez, on en a tous en tiroir des histoires dans le genre. Faites pas vos putes: crachez!
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Je suis pas mécontente de ne pas avoir fait partie de la première fournée de BJ je découvre avec délectation cet article. Contre le croisage d’ex, j’ai trouvé une arme imparable: la myopie sans lentilles. Après ça a plein d’inconvéniens, niveau panneaux d’autoroutes ou présentation pouvoirpoint de bernard de la compta.
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J’aime bien la présentation pouvoirpoint !
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BJ?
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Blow Job? resucée quoi.
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Juste génial !
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Tu as oublié de citer le moment ou tu revois un(e) ex qui t’a largué comme une merde et te rendre compte qu’avec toi il(elle) avait une vie sympa et que maintenant, quelques années plus tard, c’est toi qui a une vie parfaite et il(elle) est dans un vide astral amoureux/sexuel complet … et là tu peux en profité et en rajouté à mort pour l’écraser sous ta « vie parfaite » … c’est méchant mais j’en suis encore super satisfait perso.
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TELLEMENT satisfaisant de vomir son bonheur au visage des gens en général.
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ah mais carrément !!!! et la petite phrase à ajouter dans ce genre de circonstance: « tu vois je te l’avais dit que tu regretterai » c’est le genre de chose qui achève bien proprement!
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Aaaahh … c’est comme ça que tu écris zgueg’ toi !?
(je note)
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Je suis pas sûre de l’orthographe, c’est à la va comme j’te pousse.
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Ceci ne se voulait aucunement désobligeant.
C’est juste que quand j’ai sorti ce mot (zgueg) à des québécois, ils m’ont demandé de l’épeler … et je me suis retrouvé bien con. Mais c’est plutôt raffiné ta façon de l’écrire.
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Je resuce moi aussi un vieux mail dans lequel je racontais une rencontre du 3e type.
« J’ai fais une rencontre space au concert de Miossec samedi soir. J’étais en train de hurler mon désir, quand y’a une fille qui me tape sur l’épaule.
Elle me dit « salut, tu es Julie, l’ex à P. ? »
Obviously, je lui demande qui elle est, elle me dit « ha ben je suis G., son ex »
La G. dont le nom était sur la porte, qui est restée avec 4 ans et qui avait laissé de la poterie handmade dans tous les coins.
Bon déjà je suis vraiment très embêtée que cette fille vienne me parler, parce que P., je m’en balance un peu, il est sorti de ma vie fin juillet avec sa phrase assassine.
Je lui demande d’où elle me connait, elle me dit qu’elle nous avait souvent vus ensemble à des concerts tout ça tout ça.
Je me dis bon, il nous a visiblement pas présentées elle répond « Nan il avait peur (huh ? ) mais il me parlait tout le temps de toi et encore aujourd’hui. »
(Damned).
Et là elle commence à me poser whatmille questions excitées, comment ça se passait avec lui, et aussi au pieu tout ça tout ça.
Je me suis pas trop attardée sur le sujet parce que bon avec ses conneries elle me faisait louper la moitié du concert, mais on a un peu comparé nos expériences et on s’est trouvé des tas de trucs en commun, on en a conclu que P. était un très gentil, garçon mais chouilla autiste et super spécial et que c’était pas bon pour lui de rester seul comme ça (quel scoop).
Et donc là justement elle me dit « depuis qu’il est plus avec toi je m’inquiète il perd la boule il est bourré tout le temps en plus tu lui parles plus tu veux pas revenir sur ta décision ? »
Heu ouais, mais cocotte, c’est lui qui m’a plaquée quoi.
Et donc là elle était vachement inquiète, apparemment il lui a raconté des bobards.
Elle voulait que je vienne avec elle le voir après le concert pour s’expliquer et tout mais j’ai refusé.
Elle me dit « ho de toute façon on se recontacte j’ai ton e-mail P. me l’a donné »
(DE QUEL DROIT ?)
L’ex de P. qui est visiblement mandatée pour faire l’intermédiaire entre nous, alors qu’effectivement ça fait 4 mois que je n’ai plus aucune nouvelle de lui,je suis pas confort. »
Les gens sont fous.
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Tu romps de la nana que t’as quand même passé des années avec elle…
Tu mets quelques semaines à te rendre compte que tu ne sais plus draguer / choper tellement t’es devenu Pierre Richard en pantoufles.
Tu pars dans un festival de cinéma paillettes avec moult open bar dans lequel tu vas royalement foirer un certain nombre de plans cul que jamais des comme ça t’en avais eu avant de toute ta vie !
Par exemple, tu met sans le vouloir un vent magistral a une blonde marylinienne …genre la fille qui t’invite à sa table et jamais tu y vas par ce que tu dis que tu vas chercher des clopes (véridique) et que sur le chemin t’as croisé ce bon vieux paulo et que tu t’es collé une murge avec lui en oubliant Maryline… (con que tu es !)
tu rentres à Paris, et tu décides de te remettre en selle
tu sors une petit brune que t’as bien envie d’attraper dans tous les sens donc… tu vas voir comment je te fais la totale ce soir… ciné en avant première, restau, soirée concert…
ça fait pas deux minutes que t’es dans le concert, tu te rue dans le fumoir pour t’en griller une…
là évidemment tu tombes nez à nez avec Maryline, du festival, que t’avais plantée, et qui te balance « c’est bien je vois que t’as tes clopes cette fois, mais apparemment (en regardant ta target) malheureusement tu préfères les brunes ! »
1er taquet dans ta gueule.
tu te recomposes une attitude, tu choppes ta target brune par le bras et tu retourne dans la salle arguant que ça pue quand même ce fumoir…
et trente secondes plus tard, on te tapote sur l’épaule, tu te retournes et tu tombes nez à nez avec ton ex, celle avec qui t’as passé des années dont on parlait au debut de ce comment, celle là même qui pendant toutes ces années ne serait même pas en rêve venue avec toi dans ce genre de soirées !
Et elle est là… plantée devant toi… a te demander ce que tu fous / comment tu vas … alors que tu sue à grosse goutte en espérant qu’elle n’aperçoive pas ta target, juste derrière toi, à moins d’un metre…
2ème taquet dans ta gueule
là tu décides que finalement une petite branlette c’est largement suffisant dans certaines circonstances…
tu abandonnes Mlle Target et tu rentres te pieuter merci bonsoir !
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pas mal
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slt je viens de lire deux de tes articles ! j’adore ils sont vrais, piquants et mortellement drôle !
tu devrais gagner ton pain par l’écriture caustique.
continue ton blog même si on te vire pour cela !
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