Je n’ai pas réagi tout de suite et je n’ai pas dit ce que je pensais de cette campagne car mon amie Gaëlle-Marie Zimmermann l’a très bien fait dans son article consacré à la campagne sur zonezerogene.
Mais là, c’est différent. J’ai reçu un témoignage dont j’ai pris connaissance tardivement et qui m’a secouée. Son auteur a eu le courage d’en parler, un homme, bah oui. Je trouve les hommes très absents de cette campagne.
Le viol est protéiforme et je le redis… banal. Alors sans doute devaient-ils cibler la masse informe et ignare composée des français de base? Je ne sais pas. Comment toucher tout le monde? Comment parler à toutes les victimes? Et comment les faire parler, ceux qu’on entend jamais?
Je leur fait de la place ici:
Comment ce souvenir est-il sorti de mon crâne ? J’ai envie de crier et de vomir tout autant que de disparaître. Comment peut-on avoir honte de ça ? J’aurais dû le battre comme plâtre, je m’en sentais incapable. J’aurais dû crier mais j’arrivais juste à murmurer « Non… arrête, ça suffit, je ne veux pas »… Je n’aurais pas dû lui obéir lorsqu’il m’a intimé de n’en parler à personne (il disait qu’il prétendrait que c’était moi qui avais commencé).
Un mois, un an, je suis proprement incapable de dire combien de temps ça a duré. Les choses se sont arrêtées mais je ne me souviens pas quand ni comment. Encore moins pourquoi. Dinguerie de la mémoire. Putain de cerveau qui n’efface pas tout malgré ses efforts.
Il est étrange d’aller jusqu’à expliquer à ses enfants que si par malheur une telle chose leur arrivait, il faudrait en parler sans avoir peur, sans avoir honte, sans se sentir fautif… Je n’arrive pas à mettre cela en application pour moi. Oui, 25 ans plus tard surgissent parfois ces images avec leur lot de colère, de honte, de dégoût de soi, d’envie de se pulvériser ou de se dissoudre. Devenir si petit, si partagé en infimes particules qu’il serait impossible d’y voir la tache.
Les larmes ne coulent pas. Ma gorge se serre, mon ventre se tord, mes mains et mes pieds sont glacés mais les larmes ne coulent pas. Je pleure pour tout un tas d’autres choses mais pas pour ça.
Je crois que je ne saurai jamais. Je crois que jamais ne viendra le jour où je lui demanderai s’il réalise ce qu’il m’a fait. Je ne saurai pas s’il regrette autant que je me dégoûte. Tu vas me dire que j’ai encore une occasion de savoir puisque lui est vivant, puisqu’existe cette possibilité, cette infime chance. Mais je crois que je n’aurai pas le courage d’affronter ma honte et ma culpabilité.
Pire… : et s’il me disait qu’il ne se souvient de rien ?
Salut Vieux Félin.
J’ai découvert ton blog il y a quelques jours, en furetant sur ZoneZéroGène que je venais également de découvrir. C’est l’article « Damoclès entre tes cuisses » qui m’a fait cliquer sur le lien : avec la pertinence et la violence d’un tel titre, l’article ne pouvait que mettre des bâtons dans les roues aux idées reçues. Et j’aime ça. L’article m’a beaucoup plus, j’ai retrouvé toutes mes convictions, tout ce que je pensais depuis longtemps sans pouvoir en parler sans me faire traiter de monstre et de cœur de pierre. Et pourtant…
C’est en lisant ton édit du 30 novembre, et le mail poignant envoyé par l’un de tes lecteurs, que j’ai décidé de passer à l’acte et de t’écrire aussi. Je n’ai pas de tabous mais pourtant ce n’est pas dans mes habitudes de lâcher des détails aussi personnels sur le net, mais comme le dit si bien ton lecteur « Sans raison, sans logique. J’ai confiance en toi… « . Et à tes lecteurs et lectrices, puisque tu es toute autorisée à publier ça si tu y vois un quelconque intérêt en relation avec ta problématique.
Voilà, cette campagne contre le viol (découverte sur ZoneZéroGène puisqu’on en parle nulle part) m’a pas mal remuée aussi. Notre société si imparfaite s’attaque ici à un sujet brûlant, et je comprends que beaucoup ne partagent pas notre avis. Tes lecteurs et lectrices, dans l’ensemble, comprennent et réagissent bien. Ca a aidé à me décider…
J’ai 25 ans et je suis homosexuelle. Selon ma mère, cette homosexualité viendrait sûrement d’un viol que j’ai subi quand j’avais 8 ans, pendant une semaine, avec un homme extérieur à la famille mais dont mes parents pensaient ne pas avoir de raisons de se méfier. Le problème, c’est qu’à cette époque-là, j’étais un garçon. Un vrai petit garçon, à priori normal, avec tout ce qu’il faut là où il faut. J’avais de bonne bases sur ce qui concerne la sexualité « de base », mais je ne savais pas grand chose de l’homosexualité ou du viol. Et puis en habitant en pleine campagne, sans télé, ça n’aidait pas trop. L’homme qui m’a violée – violé, à l’époque, parlons donc au masculin – a commencé par des cadeaux hors de prix pour mon jeune âge, puis des attouchements, puis il a fini par passer à l’acte. Je ne savais pas ce qu’il se passait réellement, mais quelque chose me disait que ce n’était pas normal, que ça ne devait pas avoir lieu, qu’il fallait partir. La douleur physique n’est pas ce qui m’a le plus marqué, mais plutôt la réaction de ma mère quand j’ai voulu lui en parler, quelques jours plus tard : avec le vocabulaire hésitant dont je disposais à l’époque, j’ai essayé d’expliquer, mais elle ne m’a pas cru. Pire, elle s’est renfermée sur elle-même, en se disant que ça n’arrivait qu’aux autres, que je devais fabuler. Moi, en la voyant souffrir, j’ai décidé de ne plus évoquer le sujet. Et j’ai fini par complètement oublier ce qui s’était passé. Complètement.
Je n’en veux absolument pas à ma mère, je comprends que ça ait pu la terroriser. N’importe quel parent deviendrait fou de haine ou de douleur en apprenant quelque chose comme ça. Quand j’ai eu 13 ans j’ai commencé à me sentir mal dans ma peau. Très mal. Mais sans savoir pourquoi. Ma puberté avait eu lieu très tôt, autour de 10 ans, et j’avais beaucoup de mal avec le fait de changer et de quitter l’état asexué de l’enfance. Pourtant, c’est auprès d’une amie, entre mes 15 et mes 17 ans, que ce que j’avais vécu est revenu à ma mémoire, par flashes, par épisodes, me faisant tomber dans une sorte de dépression qui ne m’a plus lâchée pendant des années. Quand j’ai été capable de me remémorer de tout, j’en ai parlé à nouveau avec ma mère qui, cette fois, a compris. Elle m’a dit qu’elle se doutait de quelque chose, qu’elle l’avait toujours senti, mais elle n’avait plus aucun souvenir de la discussion qu’on a eue quand j’avais 8 ans.
C’est à cette époque là, quand j’avais donc 17 ans, que j’ai commencé à changer. Ce n’était pas une envie de devenir quelqu’un d’autre, mais un besoin vital et de plus en plus urgent de me sentir moi, de faire la paix avec moi-même, de détruire ce mal-être interne qui me bouffait depuis de années. Et puis voilà, j’ai entamé les démarches officielles, qui n’ont à ce jour pas encore abouti, mais ça avance très rapidement. J’ai eu des aventures avec des hommes, avec des femmes, puis j’ai très rapidement réalisé que j’étais beaucoup mieux auprès des femmes. Par peur des hommes ? Je ne pense pas, j’ai eu des sentiments très forts pour certains d’entre eux, et j’ai fait la paix avec ce qu’il y a de masculin en moi. Donc je ne vois pas ça comme une peur des hommes, comme une peur d’un danger potentiel, comme certains ont peur du feu ou des couteaux. Un couteau n’est pas forcément dangereux, mais on peut s’en servir comme d’une arme ; un homme aussi. Il y a des hommes fantastiques, attention, hein, je n’ai pas insinué le contraire. Mais voilà, j’ai mes raisons d’avoir peur.
Quand j’avais 21 ans, que les traitements hormonaux avaient contribué a effacer mon passé masculin, j’ai eu une sorte d’aventure avec un homme deux fois plus âgé que moi. Nous n’avions pas la même définition de l’amitié : j’étais fascinée, il était amoureux. Ca a duré trop longtemps. Il savait que j’avais été un garçon, mais il m’aimait quand même, et se posait beaucoup de questions à cause de ça. Et puis un jour, il a voulu aller plus loin, j’ai refusé, je n’étais pas amoureuse, je n’en avais pas envie. Il est allé trop loin, mais il a su se contenir et est parti avant de commettre l’irréparable. J’ai eu peur, j’ai repensé à ce qui m’était arrivé des années plus tôt, et j’ai réalisé que je venais d’être trahie dans mon âme et dans mon corps par quelqu’un en qui j’avais toute confiance, quelqu’un qui m’avait redonné l’impression que les hommes peuvent être fantastiques. Il n’a pas du tout aimé mes accusations, que je n’ai pourtant pas rendu publiques. Il a menacé de me retrouver, de me casser la gueule, j’ai été d’autant plus blessée que j’avais perdu un très bon ami, un employeur, et quelqu’un avec qui j’avais fait plein de projets professionnels.
J’ai mis quelques années pour faire remonter les hommes dans mon estime. Depuis, je m’estime homosexuelle, parce que je ne me vois pas aimer un homme à nouveau. Mais qui sait ?
Et puis l’été de mes 24 ans est arrivé. Je cherchais du travail comme serveuse dans un restaurant indien pour la période estivale, et j’ai été prise à l’essai dans un resto tenu par un gars de Delhi qui parlait mal français mais qui avait l’air très sympathique. Le premier soir, après la fermeture, on a bu un verre, on a mangé un morceau, puis je suis rentrée chez moi. Le lendemain, pareil, sauf que pendant le repas, en me rendant aux toilettes, je me suis évanouie. Sans raison. Tout ce qu’il me reste de cette nuit, ce sont des flashes très brefs, une envie de mourir presque permanente, et une immense douleur physique. Cette fois-ci, j’ai porté plainte, et un an et demi après l’enquête n’a presque pas avancé. Tout ce que j’ai obtenu, c’est un statut de victime aux yeux de la société.
Je me suis vite remise de ce viol. Je ne voulais pas porter plainte, mais mon entourage proche m’y a forcée,et j’ai cédé. J’étais déjà blindée, de toute façon. J’avais trop réfléchi à ce qui m’était déjà arrivé dans le passé, je n’avais plus peur, et surtout, je n’étais pas une victime. Je me sens bien, ces viols font juste partie de ma vie, et je trouve que je m’en sors bien. Je n’ai pas voulu me laisser abattre. La seule chose que je regrette c’est d’avoir porté plainte, parce que rien n’a bougé, parce que les auditions étaient humiliantes, parce qu’à cause de ma transsexualité on m’a prise pour une pute, parce que lors du procès je serai un homme à leurs yeux, parce que le mec est libre depuis un an et demi, et qu’il a pu commencer des dizaines de fois. Il n’est même pas au courant que j’ai porté plainte…
Voilà, désolée pour ce roman. Il fallait que ça sorte. J’ai été violée en tant que garçon et en tant que femme, mais je m’en suis remise, et maintenant je suis totalement blindée, même si à mon grand regret je ne peux pas m’empêcher d’avoir peur quand je me retrouve seule avec un homme. Je veux juste dire qu’on peut se remettre d’un viol ou d’une agression sexuelle. On peut refuser la victimisation que la société nous impose. On peut refuser de se laisser mourir, et se reconstruire. Pour cela, il faut accepter ce qu’il s’est passé, et…
… voir ça comme un risque à prendre.
Merci de m’avoir lue. Vraiment.
Et merci pour la viole de gambe en illustration de Damoclès entre les cuisses, c’est un instrument magnifique ^^
A bientôt, peut être…
respect pour lui…
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MERCI!!!
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C’est un sujet difficile. D’autant plus difficile, qu’arrivé au moment où l’on voudrait dire quelque chose, en tant que témoin, en tant que lecteur, en tant que quidam qui passait par là, on ne sait pas quoi dire, qui puisse intelligemment remettre (un peu) les choses à leur place, comme elles étaient juste avant de devenir sales. Il y a (chez moi en tout cas) ce paradoxe empathique, celui de me sentir abject et criminel (de n’avoir rien vu de la souffrance de l’autre, d’être confondu avec son bourreau…) de me sentir inutile (de ne pouvoir rien faire, de me sentir souillé avec celui qui a été souillé, en étant souillé que par l’idée, sans la notion de la chair, sans la notion physique, qui reste malgré tout primordiale).
J’ai eu à côtoyer plusieurs fois des victimes de viol. L’une a été ma première petite amie, et vivre mes premiers émois à l’ombre de sa douleur a été, et reste comme un étranglement, un étranglement sans importance comparé au sien, à sa culpabilité, à son souvenir. Une autre, un petit gars complètement fini, un cas social (je crois que ça résume le tableau) qui avait fini par accepter toutes les formes d’humiliation (y compris se faire attraper sous les douches, c’était au service militaire) pour fuir sa famille, et son viol originel.
Je ne suis pas sûr que l’expression des victimes, la sortie du silence, soit la solution pour toutes. Le viol est protéiforme, les victimes aussi. Néanmoins, c’est une solution, et notre réaction, à nous, les autres, les pas-victimes les pas-coupables, c’est de donner une réponse, la réponse, pas celle qui nous sauve de notre passivité, du fait que nous ayons indirectement ou directement laisser faire, mais celle qui soutient la victime ou qui étrangle le coupable. Celle qui pourrait (aussi dans le même temps) donner le moment d’intelligence nécessaire à tous les futurs violeurs de se dire que putain ils vont faire une connerie irréparable.
Voilà ce que je peux dire confusément ici, à cette tribune. Et pas juste, parce que passer sans rien dire aurait été une forme de lâcheté. Mais parce que le silence est un mot qui se dit avec le même bruit que les autres mots.
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Je n’ai qu’une chose à dire: respect. Et aussi que les deux seuls posts pertinents que j’ai lu depuis le début de la campagne, c’est le tien et celui de Marie-Gaëlle.
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Cette campagne, aussi maladroite qu’elle puisse paraître, semble toucher un peu sa cible. J’entends autour de mois des réactions du genre « tant de viols que cela ? Je n’aurais pas cru ».
J’aime être optimiste sur la nature humaine. Parfois.
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Merci VF.
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Ce n’est pas moi qu’il faut remercier mais X qui m’a donné l’autorisation de publier son témoignage ici !
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Bien sûr mais tu lui as ouvert la porte.
Le silence ou l’indifférence sont les plus grandes armes du tabou. D’avoir oser l’exprimer, c’est un acte courageux et salvateur. Laisser tribune à cette voix, c’est faire preuve d’humanisme.
Merci à tous les 2 donc et qu’enfin, ce sentiment de honte, visqueux, étouffant n’étreigne plus la victime mais bien l’agresseur.
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Bien d’accord avec la Bretonne (ça doit être l’empathie naturelle corso-bretonne) : c’est toi qui a ouvert cette porte.
C’est tout aussi courageux…
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(ça doit être l’empathie naturelle corso-bretonne)
Mais TELLEMENT!
C’est même troublant parfois.
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TELLEMENT !!
Doit y avoir un truc en liaison avec le granit ou les auréoles de métamorphisme !
Ou alors, c’est que vous êtes des insulaires malheureusement rattachés !
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Pas mieux.
Besoin de laisser un commentaire pour dire que je suis submergée mais rien d’intelligent à dire après les autres commentateurs.
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On peut signer la pétition contre les guerres où?
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Résonne malheureusement une troublante banalité.
Vivent les femmes.
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A la relecture de ton post « C’est Damoclès entre les cuisses » et des commentaires qui ont suivi, et après avoir calmé mon émotion, je me suis rendu compte qu’Antoine avait écrit les mots qu’il fallait.
J’en profite : merci Tonio, je crois que ton commentaire est juste l’un des meilleurs que j’aie jamais lu en ces lieux. Ta prose transpire l’intelligence et l’honnêteté. Je peine à m’en remettre.
Et merci Vieux Félin, pour ce post et pour l’autre.
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C’est bien vrai ça
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(mais c’est très génant un calin en public comme ça, dis donc. je ne m’étends pas, je viens de lire les témoignages ci-dessus et je vais aller marcher un peu histoire de digérer)
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Courage.
J’ai le drame non seulement de connaître les dégâts du viol, mais aussi d’avoir été témoin des dégâts de sa répression. Ma belle mère avait oublié jusqu’à 40 ans passés, où son enfance incestueuse lui est alors revenue en pleine tronche. Assez violemment pour déclencher un épisode psychotique, point de départ d’un syndrome bipolaire. Elle flotte, depuis, entre une vie conjugale mal racommodée et quelques séjours en HP. Pire, peut être, cette répression lui a laissé exposer ses enfants au même homme. Sa fille a subi les mêmes crimes. Son fils, mon homme, n’est pas très rassuré par le grand trou noir qu’est son enfance. Aucun souvenir.
Moi, j’ai la chance de n’avoir jamais oublié. Grinçant, dit comme ça, mais au moins je sais que mon inconscient ne viendra pas me choper en douce quand je m’y attends le moins.
(VF, j’ai découvert ton blog par le biais de Gaëlle Marie, justement, et je tiens a te remercier pour ces deux billets en particulier, si justes. Et courage.)
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Limitée de la cervelle comme je peux l’être parfois, je viens de lire les mots que j’essaie d’arracher à quelqu’un depuis un certain temps. Une bonne claque dans ma gueule de nana pour qui au fond tout ne va pas si mal.
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@X: Merci de tes mots, de nous les livrer. C’est étrangement réconfortant de lire ses émotions, ses peurs, ses angoisses, dans les lignes d’un autre.
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X, bravo pour ton courage, pour avoir parlé. Il n’y a pas que le corps qui reçoit des chocs, il est parfois bon pour sa santé psychique que la mémoire s’efface et ne revienne que par petit bout. Bravo pour ton parcours extraordinaire car peu arrive à ce stade où l’on est prêt à pardonner.
Merci Vieux Félin d’avoir accueilli et retransmis ces mots.
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Beaucoup de courage… Les temoignages sont un excellent moyen de sensibilisation par ailleurs. Ce post a eu plus d’impact sur moi que les milliers de minutes distantes du JT!
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Je suis heureux que ce « débat » sur le viol laisse un peu la place aux hommes. Même s’il est vrai que le plus grand nombre de victimes est de sexe féminin, il ne faut pas oublier que les hommes peuvent aussi être victimes de viol et que c’est tout aussi grave. Ce qui semble évident, ce que tu as rappelé, ne le semble malheureusement pas pour tout le monde.
Merci.
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Etant de formation juridique, j’ai axé mon mémoire de recherche lors de mes études sur « l’importance du consentement dans la reconnaissance du viol par la société », ça paraît pompeux comme titre, mais il s’agit en fait d’un historique de la reconnaissance de viol en tant que crime et surtout de la reconnaissance du statut de victime aux victimes de viol, ce qui n’est pas si ancien que ça en france, puisque jusque il n’y a pas si longtemps, le viol devait être caractérisé par la violence et la pénétration, ce qui fait que les hommes et les femmes mariées se retrouvaient dépourvues de tout recours contre leur violeurs (au début du 20eme siècles, les femmes qui portaient plainte pour viol se retrouvaient sujet d’une enquête de moralité qui pouvait exclure toute prétentions de viol, enqûete de moralité liée à leur virginité, et une fille non-vierge, même si cette perte ne résultait pas de sa volonté, ne pouvais plus se marier, ce qui fait que beaucoup de victimes préféraient se taire). Aujourd’hui il n’y a pas beaucoup plus de viol qu’avant, je pense, juste beaucoup de victimes qui osent se faire entendre, et si on entend beaucoup plus parler de femmes violées que d’hommes, ce n’est pas que le viol d’un homme est impossible, juste que les hommes ont honte de raconter ce qui leur est arrivé, une honte liée à l’image que la société va avoir d’eux, la peur du jugement, et c’est important que les hommes comprennent qu’ils ne sont pas moins victimes que les femmes, qu’ils n’ont pas à avoir honte, que c’est à leur violeurs (voire violeuses, car ça existe des femmes qui abusent de garçons, jeunes en général, c’est souvente des soeurs, des mères, des tantes, des tutrices)d’avoir honte !!!
Félicitations à X qui a osé brisé ce tabou, il a du lui en falloir du courage !!!
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Moments très difficile à lire…
Moments de Solitude avec un grand »S » que de lire un tel témoignage…
Je félicite grandement et fièrement la personne qui a osé parler. Osé dire les vraies choses. Osé tout simplement.
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Merci, la louve. Des fois, ça fait du bien de parler. Et je crois que ça fait aussi beaucoup de bien d’être lue et de se sentir un peu moins seule…
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Waou tu es une rapide toi ! J’étais encore en train de me demander si j’avais bien fait de poster tout ça…
Je crois que je t’aime bien, Vieux Félin… ^^
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Je suis sur le cul. Quand je suis sur le cul, je fais les choses rapidement. Bien sûr je l’enlève si tu le désires!
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Non, non, au contraire. Je t’ai donné mon consentement !
Merci, juste merci.
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Je reviens quand j’ai un truc intelligent à dire. Là, je vais attendre que le nœud dans le ventre disparaisse.
@Maëlle: quel courage.
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Je ne sais pas si l’instinct de survie peut être considéré comme du courage…
Pourtant je pensais avoir perdu toute notion d’instinct de survie, mais finalement…
Je ne voulais pas traumatiser tout le monde en écrivant ça, j’aurais peut être moins détailler, plus censurer… Mais la censure n’est pas dans mes habitudes…
Vieux Félin, si tu reçois trop de plaintes ou de gens choqués, tu vires mes lignes, hein ?
…
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Aucune plainte. Pas choquée. Pas traumatisée. Surtout pas.
Respectueuse et admirative de cet instinct, de ton courage, de ton parcours, de ta force. Simplement.
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Surtout pas, Surtout pas, surtout pas. Et merci.
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Merci VF d’ouvrir ta tribune aux concernés. Le viol n’est ni un concept ni une notion juridique, c’est avant tout une épreuve personnelle, individuelle, avec laquelle cell-eux qui l’ont traversée doivent se construire. On se sent moins seule de lire ces témoignages, le tien, celui de Despentes, celui d’X et de Maelle. Pas moins seule dans la douleur du traumatisme, moins seule dans la capacité à ne pas se laisser détruire.
C’est un travail important pour la société de dénoncer l’impunité et le silence, c’est un travail essentiel pour tous ceux et celles qui l’ont vécu dans leur chair de faire savoir que l’on peut survivre, continuer d’aimer, la vie, les gens, les hommes, le sexe, que l’on peut être heureux(se) aussi. Qu’on peut éviter d’ajouter à la violence de l’autre les souffrances de la violence envers soi-même. Il est essentiel de faire savoir que la pire séquelle du viol, c’est la peur. C’est contre elle que l’on apprend à lutter, c’est d’elle qu’il faut guérir.
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C’est exactement ça, Tentacara ! Tu as trouvé les mots justes. Et la peur, on peut la vaincre…
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((Pas moins seule dans la douleur du traumatisme, moins seule dans la capacité à ne pas se laisser détruire))
Je suis vraiment d’accord avec toi…
Je pense que nous gagnerons aussi en humanité en entourant ceux qui ont vécu cette souffrance et cette violence.
Merci et bravo à tous les gens qui témoignent, à ceux qui se font le relais de leurs douleurs ou de leurs peurs. Vous n’êtes pas seuls…
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Merci pour la confiance de ces témoins… Et merci d’avoir été la source de cette confiance.
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Difficile d’écrire quelque chose en réponse à un tel post. Mais encore plus difficile de ne pas écrire.
Respect pour vous, bien évidemment. Merci d’avoir osé, aussi, comme l’ont fait remarquer déjà beaucoup d’internautes.
Et émotion, à vous lire. Terrible émotion de se dire qu’on vit dans un monde comme ça, qu’on y a même fait 3 enfants, et qu’il reste tellement de choses à améliorer.
Et surtout, merci de rester comme vous l’êtes, pudiques, sages et mesuré(e)s.
Bien à vous
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T’y crois à ça, toi VF ? Qun jour on t’aurait dite pudique, sage et modérée ?
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Moi j’aime bien… Je suis aussi pudique, sage et modérée que vertueuse, chaste et pure… :-D
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Nan, ces derniers jours, les considérations sur ma personne, c’est aussi ça :
Bonjour,
Tu ne me connais pas, je ne te connais pas non plus mais je me permet de t’envoyer ce message via facebook après avoir lu les sujets dans ton blog… en particulier « la caverne des ours ».
Je me demande vraiment comment tu as pu devenir prof et pire… Qu’est ce qui t’a poussé à le devenir… Manquer autant de respect à ses élèves et dire autant d’âneries sur internet à leur sujet c’est vraiment dégueulasse…
On peut avoir des élèves des plus méprisants et méprisables mais aller jusqu’à les dénigrer lâchement dans un blog ça dépassé le cadre de la méchanceté gratuite…
Je vois que ton licenciement ne t’a pas fait réfléchir, bien au contraire… Peut-être que tu recherches à éloigner de tout sens critique par ton auto-dérision de pseudos « dossiers » de ta vie d’ado mais tu cherches trop la facilité…
Remet toi donc plutôt en question et assume donc tes responsabilités, c’est la moindre des choses que l’on attend d’un adulte censé donner l’exemple au plus jeunes. Et le coup des prénoms a connotation arabe c’est moyen aussi…
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/totalement HS/ mais j’ai pas envie d’envoyer un mail ///
tiens pour t’aider dans tes pbs de pognon, ca peut être une solution : FLATTR
http://www.numerama.com/magazine/17489_5-avec-flattr-numerama-vous-propose-de-gagner-et-partager-de-l-argent.html
bon après faut aller chercher plus avant des infos sur le bidule mais ca m’a l’air d’être une bonne solution pour avoir une rémunération sur son hobby
tcho
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je précise que le système c’est FLATTR
http://flattr.com/
et que le lien dans le comment précédent, c’est un article au sujet de flattr et de son partenariat avec le magazine.
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Merci, oui quelqu’un m’en a déjà parlé !
Mais je préfère la soluce de dons via paypal, il faut juste que j’aie le temps de me pencher sur ce problème.
Merci en tout cas!
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Je suis arrivée sur ton blog par hasard et depuis peu. Je l’ai littéralement dévoré. J’adore le style, le ton, les thèmes. Et en quelques jours je me suis prise d’une certaine affection inexplicable pour toi, que je ne connais pas. Je sais, c’est stupide, mais de tous les blogs que je lis, il n’y a que le tien qui ait capté mon attention à ce point et mon affection par la même occasion.
Mais je n’ai jamais vraiment osé commenter jusqu’à maintenant. Maintenant que j’ai lu deux de tes articles successivement sur le viol. Maintenant que j’ai lu quelques commentaires qui m’ont fait me souvenir de quelque chose que je n’ai jamais dit. De presque rien. Mais quand même, de quelque chose.
Et le pire c’est que des années après, je me demande même si c’est vraiment arrivé, si je n’ai pas inventé dans mon imagination d’enfant. Parce que mes souvenirs sont assez vagues, j’avais essayé d’oublier définitivement de toutes mes forces quand mes parents ne m’ont pas crus. Mais plus j’y repense et plus ils reviennent. Alors il faudrait sérieusement que j’arrête d’y penser.
Je ne sais pas si je serais capable de le dire, même ici, même si je postais pour en parler à l’origine. Je ne sais pas pourquoi j’ai eu envie de poster d’ailleurs. J’ai cru que ça me fera du bien. Finalement je crois que j’ai eu tort. Mais je m’en remettrais. C’est une certitude. Même si j’ai d’abord eu honte longtemps, même si je suis resté ensuite dans un processus de « victimisation » longtemps ne sachant pas comment je devais me comporter. Même si mon homme ne comprend pas pourquoi il ne peut pas m’approcher parfois. Un jour. J’espère.
Merci pour ton blog. Et merci aux deux témoins de nous avoir offert ce témoignage qui me permet de relativiser énormément.
Vraiment, merci.
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Tu le vois pas mais là, j’ai rougis!
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On dirait un Almodovar. C’est effrayant.
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C’est affolant le nombre de personnes qui ont pu un jour être victimes de viol… Je suis très touchée par ce que je viens de lire, et concernée aussi. Je veux juste rajouter ma petite pierre à l’édifice de la victoire, sur la peur, la haine, l’auto-destruction, la méfiance. Merci, Vieux Félin, de nous donner l’occasion de parler.
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A M. :
ça peut être une bonne idée d’écrire. Sur ce blog, ou en privé à Vieux Félin, ou juste pour toi, dans un fichier texte que toi seule lira. Tu peux même l’effacer ensuite. Et ne même pas le relire.
Mais d’un autre côté je me dis qu’il vaut peut être mieux ne pas oublier, et apprendre à accepter, à vivre avec, à ne pas se laisser détruire. Pas à pardonner, hein, je n’irai pas jusque là. Mais quand on oublie, quand on refoule, ça finit toujours pas ressortir un jour ou l’autre. Et là, ça fait mal…
Bon courage à toi. Et à tous les autres…
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Bonjour Mme Vieux Félin, je suis une gosse qui pourrait être élève par chez vous, mais ce n’est malheureusement pas le cas.
Je tiens à vous faire (premièrement) part de mon absolue gratitude : votre attitude est salvatrice.
Il est nécessaire d’évincer le politiquement correct au profit du Respect, mais aussi de l’acceptation des dérives sociales. (putes à matelots et autres tasspés orgasmiques)
Ensuite, pour en revenir au sujet de ce post, soit le viol, je me permettrais de donner le témoignage d’une amnésique.
Reconnaître. Un mot mutuel, réciproque.
Voilà ce qui m’a manqué durant cette longue période de conscience, de mes 7 à 8 ans.
Un temps de silence, de peur, une peur viscérale, intérieure, obscène. Une peur du corps, du coeur, de l’organe.
Je ne me suis pas sentie souillée, uniquement nue. Perpétuellement nue. Les regards me dévalisaient, le physique fouillait. Un exam’ gynéco dans ma tête.
Et puis j’ai commencé à oublier cette semaine de vacances.
Peu à peu, les paroles se limitaient aux gestes, et seuls de terribles flashs subsistaient. Des images qui ne montraient rien, s’arrêtaient face au crime.
Je n’avais pas droit à l’aboutissement du viol. Je n’avais pas droit au mot victime, ni même au mot violée.
Mais j’étais toujours nue.
Nue autant par la non-mémoire que part le corps.
Je ne suis plus vierge depuis mes 5 ans, soit depuis 10 ans. Ce n’était ni la première fois, ni le premier oubli.
J’ai oublié 4 ans de ma vie, le charnel de mon existence pour n’être qu’une imitation introvertie et méfiante, un hymen sans utérus. Ces mots sont immondes. Acte appelle mot. Mais je le vis bien.
Merci de permettre cette écoute, cette lecture, ce souvenir.
Merci.
Ch.
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Tu as vu, ça fait du bien de raconter tout ça à de parfaits inconnus, hein ? C’est quand même inquiétant de voir à combien de personnes c’est arrivé. C’est inquiétant de constater que des attouchements, ou même de simples regards, peut être aussi destructeurs qu’un viol – ou pires, même.
Merci d’avoir parlé, Chib.
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Bonjour Vieux Félin,
Je voudrais juste dire que je suis extrêmement touchée par tous ces témoignages et vous dire que en Janvier nous allons sortir une nouvelle campagne contre le viol et l’abus domestique. Cette fois-ci par contre la campagne est dirigée directement aux personnes violentes et sexuellement abusive. La campagne ‘Aucune Excuse!’ est composée de 10 clips animés de 30 secondes chacun qui seront adaptés en 75 langues en tout, pour dire que Aucune Excuse ne saura justifier de tels actes.
La campagne est gratuite, les ∂√∂s seront à disposition gratuitement à toute organisation, établissement, institution, chaîne TV, Radio, autres activistes et à tous les moyens qui permettront de faire passer ce message en masse.
Effectivement, le viol est beaucoup trop accepté => nous dépensons des millions chaque année à sortir de l’ombre les victimes. Malheureusement tous nos efforts sont souvent noyés par le sujet même, et finalement personne ne parle ou s’adresse à la VRAIE cause du problème => la personne violente, pour la majorité des cas => un homme qui se croit en droit de violenter et d’abuser une personne.
Aucune Excuse! ne peut justifier de tels actes. Rien.
Faisons passer le message.
Si vous le souhaitez, je posterai ici l’URL de la campagne dès que le site web sera disponible. Entre temps je vous invite à consulter le site web de nos deux campagnes antérieures pour la prévention du VIH/SIDA ainsi que le Paludisme, aujourd’hui passées dans plus de 150 pays du monde dans plus de 50 langues.
Nous avons besoin de vous pour montrer du doigt ceux qui croient encore qui agissent comme si ils opéraient sous d’autres lois.
de tout coeur
Jasmine El Mulki
Directrice et Productrice
Chocolate Moose Media Sarl
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