Je sais déjà comment ça va se passer.
C’est peut-être ça qui rend la chose abjecte, cette prévisibilité des évènements. L’anticipation de la mort dans le ventre.
Dans quelques heures, sept pour être précise, je vais sortir seule de chez moi, laissant les enfants aux yeux encore emmêlés de sommeil à la garde de ma mère, et je vais me diriger vers l’hôpital. Au rez-de-chaussé, je vais prendre un ticket en appuyant sur le bouton « hospitalisation » de la borne d’accueil. Je vais ouvrir mon netbook et attendre approximativement une demi-heure avant que ne vienne mon tour. Avant que la femme de l’accueil n’écorche mon nom de famille et ne s’embrouille avec la carte vitale de Pute. Je devrais lui dire que non, Pute n’est pas mon père, regardez la date de naissance, c’est mon conjoint. Après, elle me dira que l’hôpital ne prend pas ma mutuelle et me demandera un chèque de 58€ pour la mifégyne.
Je n’aurai pas le droit d’oublier ma carte de groupe sanguin. Je penserai que je mérite tout ce qui m’arrive depuis des années. Je penserai que le malheur à ce point, ça se cherche. Je penserai que je suis une foutue tarée. Je penserai que j’ai déjà deux enfants. Je penserai à ce que me dit ma psy qui me saoule : je suis cassée.
Comment les gens se cassent ? Comme une lampe un peu moche qui ne cesse de tomber, qu’on rechigne à jeter, qu’on recolle parce que c’est un cadeau et qui finalement, chute après chute, de plus en plus en laide, brisée et recollée, devient un objet sentimental : qu’on garde avec une tendresse un peu cruelle et un peu coupable ?
Tu la connais la grande brocante des trucs fêlés ? C’est une fois passée la porte de chez toi.
Propriétaires de nos existences et de nos corps. Propriétaires de nos hôtes jusqu’à ce qu’ils sortent. Propriétaires de nos corps de femme : protéger sa petite existence au détriment d’une petite vie toute neuve et toute potentielle, audace à trois sous, courage de plastique. Mon ventre me fait l’effet d’un putain de viager à l’envers.
Je monterai au premier étage et attendrai la sage-femme dans la salle d’attente. Je ressortirai mon netbook pour continuer l’inventaire des choses relativement cassées.
Je continuerai jusqu’à ce que la sage-femme m’appelle en écorchant mon nom parce qu’il semble que personne ne puisse le prononcer correctement. Je la suivrai dans un bureau qui n’est pas le sien mais celui d’un obstétricien qui n’est pas encore arrivé. La sage-femme me demandera ma carte de groupe sanguin avant de la glisser dans mon dossier. Elle passera en revue les différentes échographies, les conclusions qu’elle ne pourra pas déchiffrer, à cause de la panne informatique qui oblige les médecins à écrire leur rapport à la main. Finalement, elle me demandera et je lui dirai.
Je penserai qu’il devrait normalement y avoir quelqu’un pour me tenir la main. Je penserai à ma mère qui garde mes enfants. Je penserai que je n’ai besoin de personne après tout.
La sage-femme sortira trois comprimés et le bruit que fera le plastique en se pliant m’écorchera les nerfs. Elle me les tendra avec un verre d’eau. Trois petites fées qui arrêtent le temps.
Peut-être que la sage-femme me demandera comment je vais. Je dirai que ça va. Après tout, à partir de quand ça devient grave ? A partir de quand la gravité d’un événement te donne le droit de te rouler par terre ? Personne ne veut voir ça, pas moi en tout cas.
Elle me fera signer un papier quelconque et me dira de revenir mercredi au deuxième étage, en chirurgie ambulatoire.
Je lui dirai « D’accord, merci, au revoir »
Je rentrerai chez moi et Grumeau me tombera dessus comme la misère sur le Tiers-État. Culculine sera probablement en train de poser un téléphone en plastique rose sur son front, comme elle le fait avec chaque objet qui croise sa route. Je me demanderai une fois de plus où elle veut en venir à poser des trucs sur son front. Il sera neuf heures et demi passé, j’en prendrai un sous chaque bras sans oublier de sourire. Dans l’ascenseur, je réprimerai sans doute une grosse angoisse. Je les emmènerai chez la nourrice et sa bondieuserie. Elle me dira qu’elle prie pour moi. Je ne lui dirai pas ce que j’en pense parce qu’elle a toujours été polie avec moi.
Je re-rentrerai chez moi, avec la journée à dérouler et bientôt, plus rien dans le ventre que moi, avec rien d’autre à faire que dormir.
Et oublier qu’aucun enfant ne naîtra cette fois-ci.
On peut difficilement imaginer à quel point c’est difficile. Courage, VF, même si on ne te connait pas, on te soutient… Je t’envoie toute l’énergie dont je suis capable ! Je t’embrasse, essaye de dormir un peu cette nuit…
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C’est donc l’effet que ça peut faire d’être de l’autre côté du bureau.
Courage.
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La grande brocante des trucs fêlés, j’y suis déjà allé.
C’est un endroit où on écoute ce genre de trucs en se disant qu’on finit par aimer les trucs cassés parce que c’est tout ce qu’il reste de nos erreurs et de ce qu’on a réussi à dépasser.
Je t’embrasse ma grande.
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La grande brocante des trucs fêlés, ça me rappelle un magasin de porcelaines où des cornacs s’étaient cru dans un drive-in… ou quelque chose comme ça. En tous les cas le vendeur, avec toute la patience et la colle super forte du monde avait beau reprendre ses vases en puzzle avec sa plus grande précaution d’artiste raté qui avait abandonné les paillettes de la peinture expressionniste pour la vente de porcelaine, malgré sa précision digne d’un orfèvre en orfèvrerie, malgré la sueur qui se contentait de perler sur son front et de ne pas tomber pour faire plus de dégâts, il savait, lui, comme tant d’autres, que ce qui est cassé est cassé. Parce que c’est juste évident. Au sens logique…
Mais bon, le monde se contrefout de la logique, et se contente de la sincérité des angoisses, quand il peut les entendre.
Alors comme je t’entends et que je me prends un peu pour tout le monde, me contrefoutant de la logique comme des autres dieux en qui croire, je dis merde aux choses qui ne se cassent pas, serpents d’airain et autres certitudes. Parce que tous, à des échelles diverses, on se coltine des cicatrices plus ou moins profondes, jamais trop belles.
Adieu.
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La psy qui t’a dit que tu étais « cassée », elle t’a filé de la colle au moins, ou du scotch?? Et elle réfléchit avant de parler celle-là? Ca me met en rogne, ce genre de phrase assassine, avec laquelle tu dois te débrouiller après. C’est pas malin. Reste zen, ma poule, tu as fait le choix que tu avais à faire. Toute mon affection tropicale.
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bah je trouve que justement elle en fait du miel poétique et libérateur de cette « phrase assassine » .
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en plus j’ai toujours eu un gros faible pour les trucs cassés
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N’empêche, ça m’énerve les phrases assassines, même si, tu as raison, VF est une Déesse.
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On est d’accord, c’est a priori (on ne sait pas ce qu’elle a dit d’autre ou le contexte) de te balancer ça comme ça.
Ce que mon psy me dit a toujours tendance à raisonner dans ma tête en plus…
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tellement pris l’habitude de rire un coup ici, même du pire, et de repartir, le plus souvent sans rien dire, mais en gardant un sourire sur la face pour un bon moment… ce matin c’est tout autre chose qui m’a pris par surprise en te lisant, et qui ne me quittera pas non plus tout de suite.
difficile alors de partir sans rien dire, plus encore que de trouver quelque chose de malin à écrire.
prends soin de toi.
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Juste, je t’embrasse. « On » est peut-etre pas là, mais on sera nombreux à te tenir la main.
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Mettre un pied devant l’autre et recommencer… C’est tellement dur certains jours.
Bon courage, prends soin de toi.
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On peut l’avoir vécu et n’avoir rien à dire quand même… ta lucidité fait peur et fait mal, aussi. J’espère que cela te soulage d’un peu de ta peine d’en parler avec nous. Tu ne me connais pas mais je t’embrasse, et je le ferai volontiers de façon non virtuelle, si nous en avons l’occasion.
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‘Tain , moi aussi, je l’ai , cette lampe.
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Moi aussi je l’ai, cette lampe. On a tous cette lampe.
VF, on ne se connait pas mais … *serre fort ta main dans la sienne*
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courage madame féline
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t’es bien plus que du vide au milieu du vide…bisous
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Heureusement que je suis toute seule au bureau, j’ai de grosses larmes qui roulent sur mes joues.
Bon courage Vieux Félin, prends soin de toi.
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bonjour madame félin
je crois que nous sommes nombreux à venir ici chercher du rire, du sourire et de la vie.
on s’échappe un instant de la notre, en te demandant ton talent burlesque. on oublie presque qu’il ne s’agit pas d’une fiction. la fiction, c’est ce qui n’est pas cassé. la vie est rayure.
et ce billet vient nous attraper, par surprise. je suis le quatorzième ce matin à laisser une trace de ce cueillement. et nous serons nombreux.
comment te rendre ces sourires que tu nous as si souvent offert ?
j’espère au moins qu’on puisse te rendre un soutien.
paix sur ta route ma vieux.
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Ce dernier article me fait drolement penser à King Kong théorie, surement par ta manière d’écrire froidement mais justement ce que tu ressens. Pas de fioritures en quelques sortes.
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en tous cas t’es en train d’accoucher d’une putain d’écrivain.
j’en ai des frissons dans le dos.
kiss sur la moule ma VF
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Ce sont justement les fêlures qui font que cette lampe ne ressemble à aucune autre. Courage, vieux félin.
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J’ai pleuré. C’est malin, ça sert à rien.
Cela ne te soulage pas, cela ne t’aide pas mes larmes. Pas plus de savoir que j’ai l’estomac tordu et la morve qui menace de couler.
A part d’envoyer 1000 caresses par l’esprit, je me sens vide et inutile à te soulager de tout cela. Et ne pouvoir rien faire, bah c’est frustrant.
Donc je chiale comme ces radasses dont on se moque tant elles sont émotives.
Des baisers pour toi VF.Sans morve, ni yeux gonflés. Promis je me mouche avant de les déposer sur ta joue de Vieux Félin.
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Je suis profondément désolée pour toi.
*Sera là virtuellement pour tenir la main de VF*
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bon courage VF, j’en profite pour te souhaiter une année 2011 sans déboire!
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La vache, on sort de cet article tout chamboulé. Même si tu ne me connais pas, je me joins à tous tes commentateurs géniaux pour t’envoyer du courage. Parce que tu défonces total trop, que tu mérites qu’on te lise et te soutienne.
Toute mon affection, Véhèf!
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Ben après tout ce que tes autres commentateurs ont eu de beau et d’émouvant à écrire…je ne sais plus quoi dire.
J’aurais aimé te dire les choses aussi bien qu’Henri, que la Pasta, que Mme Gougouliani ou que Maximgar…
Pour de toutes autres raisons, je suis un truc cassé aussi…je comprends. Je t’envoie une moue qui essaie de ressembler à un sourire d’encouragement.
Ne t’arrête pas d’écrire, surtout pas.
baisers
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Notre vie c’est pas qu’une putain de longue journée où toutes nos erreurs et souffrances s’accumulent. Il y a les nuits qu’on passe à souffrir, à se torturer et celles où enfin, exténués on s’endort comme une pierre, une petite mort qui nous offre un répit, un repos, ainsi qu’une renaissance. Une nouvelle aube où on est bien forcé de reconnaître que tout est encore possible, et je souhaite qu’elle vienne bientôt pour toi.
Par ce que ton talent ne s’arrêtera pas avec tes souffrances,
Je t’aime.
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La vie est faite de bonheur et de malheur, il faut s’y habituer hélas,courage
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C’est toujours terrible de rester sans voix et comme interdit face à ce genre de situation.
On se dit qu’il serait peut-être plus simple d’être là, de tenir la main de celle qui a peur et qui souffre. De l’enlacer pour tenter de lui apporter une miette de réconfort.
Mais on n’est pas là. On est trop loin pour ça. On est simplement assez proche pour ressentir une infime portion de son angoisse et de sa détresse derrière ses mots qui tentent de dire : « Je vais bien, ne t’en fais pas. »
On les connait ces sourires pour les enfants… On n’est pas dupes ! Enfin, pas trop…
Mais c’est comme ça. La souffrance se partage moins aisément que le bonheur. Alors on attend avec elle que le temps fasse son oeuvre.
On peut peut être tout simplement dire qu’il n’existe pas de faute à expier, que Dieu a sans doute autre chose à faire (couper les branches du ficus, retourner ses fromages de brebis, résoudre le conflit des deux Corées, changer la litière de la chatte, compter les voitures brûlées…) que de poursuivre cette amie de ses odieuses assiduités.
Et que tu ne mérites rien de tout cela. Même si tu es cassée…
C’est Leonard Cohen qui chantait : « There’s a crack in everything. That’s how the light comes in. »
Merci
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Merci à toi, aussi, Maxagaz. C’est beau…
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ouahou…Respect. C’est beau.
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J’aime bien tout qu’est-ce que t’écris, Maxagaz.
Voilà. Maintenant, je suis toute rouge parce que j’ai du mal à faire des compliments.
Et ensuite, je t’invite à prendre un verre. En tout bien, tout honneur, évidemment.
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Ayé… en tout bien tout honneur, chuis tout rouge moi aussi !
Rien de bien malin à dire sinon « mais, mais, mais… moi aussi je me dis pareil quand je te lis », « merci » et « avec plaisir ».
Faudra juste demander à madame la taulière de bien vouloir jouer les entremetteuses (elle a mes coordonnées)…
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Pour les booty calls, y’a Adopte un mec, en vous remerciant.
Je suis la seule ici à pouvoir me taper un(e) commentateur(trice), vous semblez l’oublier.
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Bonjour.
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Mais Maxagaz et moi n’avons rien contre ta présence…
Et sinon, tu ne perds pas le Nord, même au fin fond de la souffrance. :)
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Olympe, j’aime de plus en plus ce que tu écris…
En tout bien tout honneur !!!
(et le site… c’est pas plutôt loueunefemme.fr ?)
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Mais j’ai jamais dit que je voulais frapper Olympe !!
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Je venais juste de finir de passer du scotch sur les morceaux éparts d’un proche et je pensais pouvoir me remonter le moral avec un post.
Bon puisqu’il m’en reste un peu, je vous le tends volontiers pour que vous puissiez recoller les morceaux …
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Très chère VF, je ne sais que trop bien que tous les messages du monde ne te feront pas oublier que la vie craint profondément.
Je pourrais te dire qu’on passe tous pas mal de temps à dégringoler de marche en marche, et que la plupart du temps, c’est pas pour tomber sur un coussin, mais ça ne serait pas très honnête comme description.
Je pourrais te dire que tout passe, et que ça ira, ça ira, le tout en te serrant dans mes bras. Mais mes bras sont assez loin de toi, et dans l’absolu, toi et moi on s’est pas cassé assez de choses ensembles pour que mes mots sonnent un tant soit peu vrai.
Les fausses couches et les « accidents » pré-natals sont une vieille blessure de famille. Ma mère a pris l’habitude de me dire que la nature se charge de corriger ses faux pas quelques fois, que ceux qui ne naissent pas vivants sont probablement mieux comme ça qu’avec la vie dont ils auraient hérités.
Tout mon inutile amour.
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Ah et en parlant de fêlures, je citerai le bon vieux Audiard (qui pour le coup était assez proche de Leonard Cohen, qui l’eut cru) : « Bienheureux les fêlés, car ils laisseront passer la lumière ».
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Amen…
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c’est la 1ere fois que je poste ici, parce que cet article me touche. pour y être passée. personne ne comprend tant qu’on y est pas passé.
on nous dit « mais ce ne sont pas encore des enfants… » dans notre cœur de maman, si. ils sont déjà là. et déjà eux. et on prend quand même cette difficile décision qui nous torture, parce que c’est la vie, parce qu’on a d’autres enfants, parce que, parce que… chacune nos raisons. et ça nous laisse une petite cicatrice dans le cœur… qui ne guérit jamais totalement.
sans compter que les gens nous jugent pour un acte qu’ils ne connaissent même pas. ma propre mère m’insultait d’avoir décidé « pour un enfant » (mais c’est sur que l’élever en étant fauchés et au milieu d’une cité qui craignait, sans même parler du reste et alors qu’on avait à peine de quoi bouffer, l’absurdité de sa réflexion ne l’effleurait pas…)
enfin tout ça pour dire… courage. et même si ça laisse cet impression de « cassée »… se tourner vers ses enfants, qui eux sont là, et se dire qu’on a fait le bon choix. ne pas regarder en arrière.
bon courage, plein d’ondes positives pour surmonter cette épreuve qui est bien difficile à vivre, beaucoup de repos pour récupérer… c’est la vie des mamans d’être un peu « fêlées », c’est ce qui fait de nous ce que nous sommes. (bon faut juste pas en abuser !!)
courage…
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Dans la salle d’attente de la maternité, il y a un couple de nabots qui vient d’arriver, aussi laids l’un que l’autre. Il y a une femme ménopausée, il y a deux femmes qui parlent fort et qui sont moches aussi, il y a un autre couple mais qui est plus trendy-chic. Il y a deux femmes assises l’une à côté de l’autre qui ne se parlent pas et qui ne semblent pas se connaître.
Je voudrais être partout ailleurs.
« Bonne année! »
J’attends qu’on écorche mon nom pour me conduire dans une petite pièce et me donner trois petites pilules qui arrêtent la production de progestérone. A part la ménopausée, nous sommes toutes enceintes. Mme Négadi est appelée pour la deuxième fois, c’est la femme-nabot. Cette fois-ci, elle est là et se lève quand une sage-femme l’appelle sans écorcher son nom. La sage-femme l’engueule pour son retard, on entend « Qu’est-ce qui vous est arrivé ??? Nan parce qu’il faut prévenir nous avons cru que vous ne viendrez pas » sur le ton d’une institutrice revêche du siècle dernier. « Bonne année! »
On appelle Mme Thierry qui n’est pas en retard alors on ne l’engueule pas.
Elle entre dans le bureau situé pile face à mon fauteuil d’attente. Elle porte une mini-jupe en jean moche et un cache-coeur noir qui serait passable si toutefois il n’était pas trois tailles trop grand. Des leggins noirs et des boots de piètre facture. Sous son bras, elle porte un blouson en simili-cuir marron. Partout, on entend le personnel se hurler des « bonne année ». Tiens, je viens de voir passer ma gynécologue, qu’est-ce qu’elle fout là ?
Mme Thierry se casse. Mr Négadi est d’une laideur confondante, comme pour s’excuser, il se cache le visage dans ses mains en coupe. Ses baskets sont sales.
Une femme enceinte de la trentaine bien tassée, une marinière écrue-noire en guise de cache ventre prend la place de Mme Thierry.
« Bonne année », c’est la douzième fois depuis que j’ai posé mes fesses sur le fauteuil de la salle d’attente.
Un couple de gens pauvres vient d’arriver. La femme porte dans ses bras un enfant d’environ 18 mois. Même si tu ne voyais que l’enfant sans la mère, bah tu saurais qu’il est pauvre. L’homme reste debout dans un coin car tous les fauteuils sont pris.
« Vous avez choisi le prénom? »
« Clara »
« Bonjour, bonne année » seizième fois depuis que j’ai posé mon cul dans la salle d’attente.
Mme Dubois et son mari qui sont les trendy-chics sont appelés ainsi que Mme Dutile, la ménopausée. L’homme pauvre a désormais l’occasion de s’asseoir.
La femme pauvre appelle son fils « petit voyou » et le bruit des bises mouillées qu’elle pose constamment sur ses joues m’énerve.
J’ai envie d’aller me coucher.
Les deux femmes qui parlent fort rivalisent de décibels à propos de leurs vies de merde. J’ai très envie de leur dire de baisser le ton. D’ailleurs, je leur dit haut et clair « Vos gueules. ». Tout le monde me regarde comme si j’avais buté Bambi mais c’est rien qu’une bande d’hypocrites attendu que j’offre à la salle d’attente un peu de silence.
Mme Lequois est appelée. Pute m’appelle, je l’envoie chier.
« Bonne année »
Madame Vélin ?
Madame Vélin?
MADAME VÉLIN?
Je fais semblant de pas capter que c’est moi qu’on appelle.
Pires que les pauvres, les moches et les cons, j’aime pas qu’on écorche mon nom.
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<3
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Sûre que le petit garçon pauvre se prénomme Rayan ou Matteo.
Tu devrais quand même envisager de changer de psy et de pilule aussi peut être (et c’est dit sans méchanceté aucune, c’est juste que si tu peux éviter de revivre ça… )
D’ici là, beaucoup de courage, même si dans ces moments là, aucun mot n’est vraiment capable de t’aider à aller mieux…
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ce matin au Monoprix : » Enzo, Sharon, Trevor… putain-où-vous-zetes ? »
Sinon le patch c’est super le patch.
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Si je te lis très régulièrement, je ne commente que très rarement.. une vague crainte de ne pas être à la hauteur..
Car comme toutes les lampes rafistolées je ne suis jamais assez haute..
Je sais ce que tu vis, en revanche j’ignore comment tu le vis et je ne peux qu’admirer ton courage de laisser cette place à ta douleur.
J’espère que tu accepteras cette main aussi inconnue que virtuelle qui n’est, ce jour, tendue que vers toi.
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En effet, aucun mot n’est vraiment capable de t’aider à aller mieux; mais ce qui est sûr, c’est qu’un silence n’aidera pas non plus.
C’est pour ça que je sors de mon trou pour te dire que même si je suis resté jusqu’ici quasiment silencieux, je te soutien à ma façon. Je pense pouvoir dire ça au nom d’un grand nombre de lecteur.
Tu n’est pas seule.
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Ca fait trois fois que je relis ton articles et les commentaires qui l’accompagnent et que, comme parfois on a la gorge trop nouée pour parler, j’ai le coeur trop serré pour taper quelque chose sur mon clavier.
Je me lance quand même, la main un peu enrouée, parce que, même si on ne se connait que virtuellement, je t’admire et je t’aime. Oui, c’est trop tout ce que tu traverses depuis un bout de temps, trop de soucis, trop de peine, trop d’emmerdes, même si tu arrives toujours à nous emballer tout cela avec ton humour, comme un joli papier qui brille. J’ai le même âge que toi, deux enfants, comme toi et même si je ne suis jamais passé par une IVG, mon coeur de maman se casse aussi un peu en pensant à ce que tu dois ressentir.
Ne culpabilise pas, fais ce que tu peux, avec ce que tu as, au mieux. Que 2011 soit douce avec toi, tu le mérite ma chère VF. Je t’embrasse.
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J’aime les trucs fêlés.
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Les choses cassées et les trucs fêlés sont ceux qui ont exprimentés la vie plutôt que de l’éviter à l’abris dans un cocon de papier et de carton. Triste post mais l’écriture est belle…
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Ça me rappelle l’épisode de House avec la patiente qui blogue même à l’hosto. Lole.
Rien de plus pertinent à ajouter, excepté « bon courage ».
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Après ton commentaire, qu’on me supprime tous les ongles des pieds si avant fin 2011 tu n’es pas contactée pour écrire un bouquin.
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Premier article que je lis ici, et… Quel article ! C’est bouleversant, vraiment. On sent en plus un certain talent d’écriture, qui transpire une franchise plus que touchante. Même si on ne se connait pas, tu m’as profondément touché.
Les choses cassées sont les plus intéressantes, si j’ose dire.
Bon courage à toi.
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n’empêche, ils sont beaux tes textes.
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Je ne peux que te souhaiter un courage immense VF..
Je t’embrasse fort.
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:/ Bonne chance VF, ça doit pas vraiment pas être Jojo à vivre.
On pense à toi!
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But Mother and Egg and Sorrow landed short of Zurich. Less than six hours out of Boston, they struck the Atlantic Ocean a glancing blow-off the coastline of that part of the continent called France. In my imagination, later (and illogically), it was some slight consolation to know that they did not fall in darkness, and to imagine that there might in their minds have been some hopefulness implied by the vision of solid ground in the distance (though they did not reach the ground). It was too unlikely to imagine that Egg was sleeping, although anyone would hope so; knowing Egg, he would have been wide-awake the whole way Sorrow jouncing on his knees. Egg would have had the window seat.
What went wrong, we were told, went wrong quickly; but surely there would have been time to blurt out some advice in some language. And time for Mother to kiss Egg, and squeeze him; time for Egg to ask, « What? »
And though we had moved to the city of Freud, I must say that dreams are vastly overrated: my dream of Mother’s death was inexact, and I would never dream it again. Her death by some considerable stretch of the imagination might have been initiated by the man in the white dinner jacket, but no pretty white sloop sailed her away. She shot from the sky to the bottom of the sea with her son beside her screaming, Sorrow hugged to his chest.
It was Sorrow, of course, that the rescue planes saw. Searching for the sunken wreckage, trying to spot the fast debris upon the surface of the gray morning water, someone saw a dog swimming. Closer examination convinced the rescue crew that the dog was just another victim; there were no survivors, and how could the rescue crew have known that this dog was already dead? This knowledge of what led the rescue crew to the bodies came as no surprise to my surviving family. We had learned this fact of Sorrow, previously, from Frank: Sorrow floats. »
J. Irving / The Hotel New Hampshire.
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Je ne sais pas quoi dire, j’ai eu envie de revenir ce matin pour voir si tu allais mieux mais quoi de plus maladroit et idiot que de te le demander… Sache que j’ai bien pensé à toi, ça te fera une belle jambe mais bon… peut-être que toute l’affection qui se dégage de la plupart des commentateurs (si ça se dit) de cette page t’aidera un peu. Dire les choses m’avait aidé, à l’époque. Et recevoir la compassion d’amis et de connaissances, « virtuelles » ou non, aussi.
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Tout baigne: j’ai la grippe, un mal de chien et ma carte graphique vient visiblement de rendre l’âme. Je ne vois qu’une seule explication à tout ça, on m’a maraboutée.
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Y’a des grand’mères corses qui peuvent peut-être t’enlever le mauvais oeil !! J’en connais…
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Une malle de pensées gentilles <3
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Je suis un peu mal à l’aise… Je ne sais pas qui j’ai envie de serrer dans mes bras, la main de qui j’ai envie de tenir et carresser… « Margot, appelons-la Margot » ou bien Vieux Félin ?
Comme chacun, je suis très remuée par ce texte. Mais je n’ai pas envie d’être remuée comme quand je sors du cinéma après un bon film mélancolique ou comme après avoir lu un livre puissant… Il n’y a pas assez de fiction dans ce récit pour que je m’autorise la catharsis. Mais alors qu’est-ce que je fais ici, finalement ? Plein de choses passent dans ma tête… Du voyeurisme ? Pas vraiment. Margot ouvre elle-même le rideau pour me laisser voir. J’espère en tout cas que ça lui fait du bien de livrer tout ça, de le formuler. Et peut-être même que ça lui fait du bien de savoir que, comme beaucoup de ceux qui sont déjà passés ici, je suis touchée, profondément, bouleversée même.
J’ai chez moi une collection considérable de théière. Ma préférée ? Celle qui est tombée 4 fois, recollée tout autant. Elle ne peut plus remplir son rôle initial mais c’est celle dont je ne me séparerais sous aucun prétexte. Elle, elle a une histoire, elle raconte plein de choses, personne n’en a une comme ça.
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Il fallait mettre un « s » à « théière », bien entendu… Pardonnez-moi, l’émotion, tout ça…
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Que dire ? Je ne commente jamais par peur d’être ridicule tant le niveau des commentaires est élevé ici…
Tu me fais rire et me touche quasiment tous les jours, ainsi que tes commentateurs.
Sache en tous cas, VF, que, même si j’ai conscience du peu d’utilité de la chose, je t’envoie toutes mes pensées de soutien.
La vie est bien raide avec toi et je te souhaite que 2011 soit un peu plus douce.
Kiss et surtout ne cesse jamais d’écrire !
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J’ai l’impression que se casse et se recasse sans cesse ce qui s’est déjà cassé… Pourquoi recoller? Pourquoi recasser? Pourquoi laisser casser? Pourquoi ne pas se dire:je ne m’infligerai plus jamais la possibilité de me casser? (Au moins dans ce domaine de casse) Pourquoi?
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Avec ce texte, tu me fais penser aux bateaux de ce film. http://floodtidefilm.com/audiovisual/teaser/
Faits de morceaux cassés, jetés au rebut, plus assez lisses pour être gardés … ils sont magnifiques, plus beaux que n’importe quel objet sans accroc.
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Bon. Je débarque avec quelques trains de retard, mais voilà, je tenais à t’offrir une grattounette de plus entre tes oreilles de vieux chat, parce que là présentement ton texte m’as un peu mis en bouillie.
Je ne sais plus qui l’a dit plus haut, les choses cassées sont les plus intéressantes.
Garde la pêche vieux.
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La neige était bonne, petite enflure de marmotte glissante ?
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Indécemment mon cher Tonio.
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« when everythinbg starts breaking down
you take the pieces off the ground
and show this little town something beautiful and new »
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On ne se connait pas, je n’ai jamais posté de commentaires, je te suis depuis quelques temps (ce n’est pas le propos mais continue ce que tu fais!!)
Pour avoir vécu ça, je ne peux qu’imaginer ce que tu traverse. Même en sachant le mal que ça fait, et toutes les émotions diverses qui nous passent dessus dans ces moments là je ne trouve pas vraiment les mots.
Mais tu as mis exactement ceux qui convenaient sur tout ça.
Donc merci.
Tout mon soutien va vers toi, on oublie jamais mais on vit avec, et, comme ça a déjà été dit, les choses cassées sont les plus inestimables…
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Traverses avec un s, c’est mieux. On va mettre ça sur le compte de l’émotion, hein!
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Je suis profondément bouleversé et je vais emprunter les mots d’Alain bosquet pour résumer la force de ton écriture :
« J’écris pour me débarrasser de moi. J’écris pour mieux me connaître. Entre ces deux extrêmes, la vérité titube, de plus en plus ivre. »
Nous sommes là !
Bon courage !
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Je n’ai pas lu les autres commentaires, alors si je répète ce qui a été dit, j’en suis désolée mais 76 c’est comme trop long dans ma routine de vie …
Je te comprends, je suis une femme. Mais en même temps, je suis moi aussi une mère, j’ai été monoparentale, et sans juger qui que ce soit, je ne comprends pas qu’aujourd’hui, en 2011 (Déjà!) on doive encore parler d’avortement.
C’est un choix c’est vrai et tellement important dans les cas où l’on ne peut, pour toutes les raisons du monde puissant être invoquées, avoir un enfant. Mais je ne comprends pas …
Il y a des tonnes de contraceptifs, de l’information à la tonne, et la conscience pour bien des femmes d’un premier avortement.
Je ne juge point, il y a tellement de situations que je ne connais pas, chacun à sa propre histoire. Mais j’ai de la difficulté à comprendre que l’on doive toujours passer par ce chemin tourmenté et difficile… alors qu’il y a un tas d’autres solutions avant cause.
Une opinion parmi tant d’autres.
Ana
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C’est drôle comme ce genre commentaires viennent toujours de gens qui n’ont pas le temps de lire les autres commentaires…
Désolée, je prends un peu les nerfs, j’en ai marre de lire ces messages qui reviennent invariablement.
Alors oui, il existe des tonnes de moyens de contraception et des tonnes d’infos, MAIS aucun des moyens qui existent, et je dis bien AUCUN n’assurent une protection à 100%. Je connais au moins une femme tombée enceinte malgré son patch, son anneau vaginal, sa pilule micro-dosée ou pas, son stérilet hormonal ou pas, sa capote… Les hormones, toutes plus ou moins les mêmes déclinées en plusieurs variantes, elles sont pas magiques et si t’es le moindrement pas sensible à leur charmes ou si tu te loupes une toute petite fois dans tes dates/prises, et ben, tu oublies le 99% d’efficacité qu’elles offrent en théorie. Cumuler plusieurs contraceptions? Encore pas 100% d’efficacité. Alors voilà, en 2011, c’est comme ça: la contraception parfaite n’existe pas. Dans la tonne d’infos qu’ils donnent, ils le disent bien, pourtant. T’as pas lu en tout petit petit petit sur ta notice de pilule???
Sinon, VF, c’est le plus beau texte que j’ai lu de toi. Je te tiens la main en espérant que c’est la dernière fois qu’une telle merde t’arrive et que tu arriveras à te recoller quelques morceaux, au moins…
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Merci Julie! Tu as répondu beaucoup plus calmement que je ne l’aurais fait! Le sujet de la contraception a déjà été évoqué ici, et ce genre de commentaire est déjà apparu… Les hormones de certaines femmes résistent à toute forme de contraception, c’est la vie! Et puis ce n’est pas le sujet, l’important, c’est de dire à VF qu’on est nombreux autour. Je réitère mes pensées à Madame Félin. (sans faute de prononciation!)
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Elle va m’expliquer la petite dame pourquoi j’ai du me faire avorter sous pilule + préservatifs alors hein …
PS : Vf, désolée de m’exciter sur ton blog régulièrement mais y’a des trucs qui ne passent pas … Désolée.
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une pilule ça s’oublie et le preservatif n’est pas un moyen de contraception.
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Oh tiens, une autre C**** arrive, comme par hasard …
Il me semble que même en se protégeant au maximum et en adoptant une attitude responsable, il est quand même possible parfois de tomber enceinte, et quand ça arrive il ne reste plus que l’avortement malheureusement.
Va falloir que tu m’expliques comment faut faire si la pilule + le présa ne marchent pas, je doute que les jeunes filles de mon âge en fasse plus attendu que c’est déjà le maximum que l’on peut faire pour se protéger. (Allez, expose ta thèse.)
Et si ça ne vous est jamais arrivé de tomber enceinte sous protection et par accident, tant mieux pour vous, c’est vrai que ça arrive pas tout le temps mais c’est plus fréquent qu’on le pense. Et surtout venez pas nous brouter le cul avec vos jugements à deux balles qu’on se carre volontiers au cul.
Pour dire que le préservatif n’est pas un moyen de contraception, faut être définitivement stupide mais si tu veux je t’expliquerais comment on fait les bébés, si si tu sais c’est avec le truc blanc que tu avales certainement. Allez, va, je pardonne toujours aux ignorants qui en prime pètent plus haut que leurs énormes postérieurs.
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Alors déja soit on écrit CONNE en toute lettre, soit on s’abstient. Ensuite je dis juste que la pilule c’est pas fiable à cause du risque d’oubli et que le préservatif n’est pas un moyen contra, c’est quoi le problème à part que c’est vrai ?
A entendre les 200 000 ivg /an en France c’est jamais de leur faute… c’est combien le % qui sont tombées enceintes avec un patch, un stérilet ou implant hormonal, le truc où t’y peut vraiment rien ?
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Taux de grossesses sous stérilet : entre 0,7 et 3,1% selon le type de dispositif.
Taux de grossesses sous implant : entre 0 et 0,13% selon le type de dispositif.
Taux de grossesses sous patch : 0,3 à 8% selon l’utilisation.
Sources : mes cours de l’école de sage-femmes.
Et j’ai la profonde conviction que le mot « faute » est inapproprié quand il s’agit de grossesse…
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Le préservatif c’est pas seulement contre les MST grosse CONNE, j’sais pas si tu sais mais le latex autour de la bite ça t’évites d’être enceinte aussi. Contente? J’vais t’écrire un truc encore mieux en toutes lettres : TA GUEULE PAUVRE PUTE. Ça nous fera des vacances.
On sait bien sur que, les 200 000 IVG, y’a eu des inconscientes dans le lot. Mais comme ça PEUT arriver, tu respectes et tu remballe, t’es rien ni personne pour ouvrir ta sale bouche de sale.
Un patch, un implant hormonal .. Combien de jeunes utilisent ça (et même combien de personnes)? Sois réaliste un peu, la pilule c’est bien plus simple, c’est le moyen de contraception de madame tout le monde combiné ou pas au présa selon les cas et la réalité c’est que parfois même quand on l’oublie pas et ben .. Surprise !
Un stérilet, si je ne m’abuse, c’est pour les femmes qui ont déjà eu des enfants. Donc en gros pas de sexe avant le mariage et seulement pour procréer? Hahaha. Bon allez, je te laisse dans tes délires, tu me fatigues.
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Il existe des stérilets pour les femmes qui n’ont jamais eu d’enfant.
Je suis hypofertile malheureusement, mais ça me fatigue de devoir répéter encore que les femmes hyper fertiles, ça existe, qu’elles peuvent se retrouver enceintes malgré de multiples précautions (j’en connais plusieurs), et que ça n’est pas drôle du tout pour elles.
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C’est vrai? Mince alors, tu m’apprends un truc, je savais pas du tout. On m’a appris en SVT en 4ème « stérilet c’est pour les femmes qui ont déjà eu un enfant » et comme la prof faisait super peur j’ai dit « oui madame » d’une petite voix timide. Et c’est resté.
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Mais c’est quoi ce commentaire ?! depuis la 4eme t’as pas evolue? tu t’es pas pose de questions? peut-etre que depuis cette belle epoque des progres en medecine et en biologie ont ete faits et peut-etre meme que depuis ce temps des nouvelles techniques sont apparues, woah ! mais pour ca faut sortir le nez de chez soi un petit peu…
allez je suis sympa je termine sur un lien tres educatif (qui te fera rebondir sur d’autres si ca t’interesse)
http://www.zonezerogene.com/magazine/merde-ma-pilule/02/03/2010/
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je me relis et je me rends compte de mon aggressivite inutile…. Je pense que c’est un sujet qu’on peut vite prendre a coeur et on s’enerve facilement parce qu’on a souvent un cas personnel derriere. Desolee pour la lecon de moral en tout cas. Bon vent a tous et toutes.
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Pas de soucis Silo. Je l’ai pas mal pris du tout, on voyait bien que c’était plus « informe toi » et pas « t’es une conne » façon Marinepisse.
En tout cas vu la manière dont on m’avait exposé la question du stérilet, je n’ai honnêtement jamais songé que ça pourrait devenir un jour adapté pour toutes les femmes. Et ma 4ème ça remonte pas à super loin pour ma (maigre & inutile) défense … (Enfin, moins loin que vous, ô adultes).
Mais bon, je persiste à dire que la pilule me semble le choix le plus approprié, le plus simple, le moins effrayant, bref, le choix que j’ai envie de faire par rapport aux autres choix possibles même si y’a eu un epic fail une fois. J’avoue que je préfère que mon gynéco me file des pilules plutôt qu’il me pose un implant ou je ne sais quoi. Et à mon âge, comme beaucoup de mes copines, c’est plutôt « moins je le vois, mieux je me porte ». Même si c’est pas forcément super comme devise, et même un peu bête.
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Je viens de finir de lire l’article. Et si mon gynéco ne me touche que pendant 2 minutes, je me mets au DIU direct moi ! (Oui je suis le genre de nana stressée qui s’imaginait une opération sous anesthésie général, douloureuse, avec 3 jours d’hospitalisation et des effets secondaires indésirables.)
T’as fait une heureuse Silo.
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« le recours à l’IVG en France (environ 200000 par an) est stable et s’explique en bonne partie par une difficulté de gestion de la contraception classique. En effet, et ce n’est pas négligeable, plus de la moitié des femmes ayant eu recours à l’IVG en 2004 utilisaient des contraceptifs « théoriquement efficaces » (23,1 % prenaient la pilule, 19,3 % utilisaient un préservatif et 7 % un stérilet). En outre, parmi les femmes ayant opté pour une IVG, une sur deux avait changé de méthode contraceptive au cours des six mois précédant l’IVG. »
Bon, voilà, vive Zonezerogene, et que Marinepisse ferme sa gueule. Tout est dit. Bonne nuit les petits.
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– tu as les insultes facile, moi je n’en ai pas écrit une seule.
– tu avoues toi même être mal informée et fuir le gyneco.
– qu’est-ce que tu attends pour te faire poser un implant ? ma gyneco, dotée d’un cerveau mis à jour, le propose activement à toutes les jeunes.
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J’ai l’insulte facile peut être parce que tu es très très très désagréable et moralisatrice.
Qu’est-ce que tu attends pour te mêler de ta vie plutôt que de me faire chier? Non pas que je n’aime pas écouter les conseils des autres, mais toi vraiment .. Non merci.
Sur ce, stop le pugilat.
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Dommage !!!
Les chicks fights de Marine me faisait rire …
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« faisaient » … bon, au lit.
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J’ai testé avec le patch, et, tu sous-entends quoi, que VF le fait exprès peut-être? Raclure.
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je sous-entends rien, je dis exactement ce qu’il y a écrit. l’argument de « l’hyper fertile » est quand même risible par rapport au risque tout con d’oubli. Loi du rasoir d’Hanlon : « Ne jamais attribuer à la malignité ce que la stupidité suffit à expliquer.
Le patch faut le placer correctement aussi… pas sur le bras hein, sinon on devient aussi « hyper fertile ».
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Comme d autres ici j evite les commentaires faute de talent a mettre mes mots pour ce que je ressens…aujourd’hui donc je me permets donc, ceux d un autre « casse » qui tout comme toi laisse toujours passer la lumiere lui aussi:
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Et bien moi je comprends que cela puisse arriver même en 2011, cela n’arrive qu’à ceux qui pratiquent et en fonction du moyen de contraception, plus on l’aime la saucisse et plus ça à de chance d’arriver.
Bon courage à toi Vieux Félin, que la grippe n’émousse pas tes griffes.
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courage VF … comme d autres je ne peux que te laisser un commentaire en te disant que mm si on ne se connait pas je pense fort a toi en ce moment… que la force soit en toi…
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J’ai la sensation d’avoir la peau qui rétrécit, comme si je me roulais en boule intérieurement… c’est rare de ressentir ça en lisant, tu as vraiment du talent. Plein de gros bisous ouebesques, plein de miel pour panser les blessures. Quand il m’arrive vraiment un truc tout pourri, j’aime bien penser qu’il existe une sorte de balance cosmique, action/réaction, et qu’il va m’arriver un truc proportionnellement génial après. C’est tout ce que je te souhaite pour la suite…
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Mouais. J’aime la provocation mais ici je n’en ferai pas, pas cette fois en tous cas. Il ne peut être en rien profitable d’appuyer sur la tête de quelqu’un qui se noie. Pas plus que de lui faire une pseudo morale sur les raisons, les causes et conséquences de ses actes passés (cf natars1966 notamment).
Quelque soit la dureté de ces moments, puissent-ils s’estomper rapidement dans ton être, dans ton âme. Et rester longtemps ceux qui t’auront été les plus durs à traverser.
Loin de moi l’idée de banaliser ce que tu traverses et d’en nier le poids, je crains hélas qu’il n’y ait encore pire, et sincèrement à toi, comme à chaque lecteur de ces mots d’ailleurs, je souhaite bonne route, ou bonne année en ce moment. Cette petite phrase sibylline est emplie d’une intention loin d’être anodine.
On ne choisit pas où on est, et on peut juste tenter d’ajuster où on va, et espérer y arriver. Ma compassion très humaine ne peut que te souhaiter que la suite de ta route te paraîtra meilleure.
Et mon plaisir de te lire ne peut que t’encourager à continuer. Pour nous, pour toi.
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Beaucoup de courage et de chaleureuses pensées virtuelles, à défaut de pouvoir faire plus.
Dommage que pute n’ait pas été aussi chiant que la fois d’avant, finalement, non ? On a le droit de l’insulter pour t’avoir laissée seule dans un moment pareil ? même pas un petit peu ? Zut.
Et vivement que ton talent soit enfin reconnu, parce que pour nous faire rire ou pleurer, tu es vraiment incroyablement douée.
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C’est clair que quand on voit la merde en barre que vend Nothomb ou Marc Levy, vieux félin est largement meilleure.
La vie est injuste…
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De toute façon, devant tant de détresse, et de classe, de VF, on comprend bien que cet épisode douloureux n’a pas été voulu. Que tout était fait pour que cela n’arrive pas. Et c’est arrivé.
Moi qui suis stérile, sans regret, c’est ma vie, je pense qu’il y a des femmes qui doivent ovuler en permanence ! Et déjouer tous les stérilets, toutes les hormones et autres préservatifs.
Abstinence ou ligature. Rien que des trucs réjouissants.
Alors, ne jugeons pas et grattouillons derrière les oreilles du vieux félin pour qu’elle s’apaise.
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Chez les femmes jeunes et fertiles (ce qui est sans doute aucun le cas de la propriétaires des lieux) même la ligature des trompes a un taux d’échec non négligeable (dixit Martin Winckler). On peut faire de son mieux pour réduire les risques, mais il n’y a aucun moyen d’être certaine à 100% de ne pas tomber enceinte. Aucun.
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Juste te dire que je comprends ce que tu traverse pour y être « passée » moi aussi!
Courage je suis de tout cœur avec toi !
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et les oueblogueurs lecteurs du vieux félin se sont relayés autour de lui, vigilants aux frémissements du fluxrss, pour lui dire : » te casses pas, vieux, on aime ta présence » et aussi » on est là, vieux, ça va passer, ça va s’arranger, le temps délivre » mais encore « vieux, c’est grâce à toi qu’on se réunit, qu’on s’émeut et qu’on pense, tu es notre matrice rigolote et choquante, mais tu n’es pas qu’un ventre, tu es aussi un coeur, des doigts effrontés sur un clavier, des neurones affutés, un regard sur ce que tu vis et des yeux pour nous lire, pour te donner envie de nous lire, d’exister à tes yeux, vieux, la vie est là dans cette chaîne, ces mailles que tu as tricotées et qui voudraient te tenir chaud »
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Comment vas-tu ce matin, Vieux Félin ?
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Je ne te vois vraiment pas comme quelque chose de cassé, et surtout pas objet. Tu es un être humain, une personne dans la vie, qui reçoit des blessures mais qui s’en remet, qui ne cesse d’apprendre et de régénérer son intégrité. Et qui plus est, tu as le don de transfigurer le réel dans la fiction. Aussi bien t’est donné le choix des représentations, si je te concède une fêlure c’est là, sur le miroir en face de toi, qu’elle se trouve.
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Good luck black cat,
et pense qu’il y a toujours pire ailleurs.
Mais mieux aussi.
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Une foule de commentaire de soutien. deux commentaires border line mais des protectrices bien avisées ont rectifié le tir (un peu violemment sans doute mais avec du cœur). Comme beaucoup je laisse peu de commentaire, mais pour une cause pareil on sort de sa carapace. Je suis un peu abîmée aussi étant passé par la même chose, cela m’a d’ailleurs vacciné de l’idée d’avoir un enfant un jour. Pourtant ça fait 8 ans maintenant et ta façon d’écrire me questionne sur mon caractère. Car contrairement à ce que je lis dans ton article ou dans les commentaires, j’ai pu oublier, j’ai occulté toute cette triste période et je suis passée à autre chose. Alors soit je suis sans cœur, soit il y a un espoir d’oubli…
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Merci de ton commentaire, la_chieuse !
Je n’ai jamais, ou pas encore, eu à avorter, du coup je ne peux pas répondre à la question de façon empirique, mais j’avoue que tout ces « on n’oublie jamais » me paraissent tenir de la vérité personnelle, qu’il faut assumer : « Je n’ai jamais oublié ».
Le risque, en disant « On n’oublie jamais », c’est d’inciter l’autre à ne jamais oublier, un peu comme le discours récurrent sur le viol, qui veut que la victime soit salie, marquée à vie, détruite … C’est encore plus dur de se relever si on a ça en tête.
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Eh bien, que dire… J’arrive là maintenant. Je t’embrasse.
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ceci dit c’est pas pour relancer le sujet de la contraception, mais un peu en fait…
Moi y a un truc qui m’intrigue c’est pourquoi on ne commercialise pas cette putain de pilule pour homme? Pourquoi on fait pas des recherches pour trouver d’autres moyens de contraception moins contraignant?
Pourquoi seule la pilule (et encore pas toutes)est intégralement remboursée par la sécurité sociale (pas le patch, pas l’anneau)?
Comment se fait il que l’on pense encore aujourd’hui que le stérilet est réservé aux multipares?
Pourquoi en fait la contraception reste une affaire de femmes pas forcément bien informée ?
Ca m’intrigue cette façon de traiter les femmes … Mais qu’est ce que ça veut dire?
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Que le « modernisme » ambiant veut nous rappeler que les femelles demeurent avant tout des pondeuses.
Libérez vous (les femmes), pour pouvoir consommer, mais n’en demandez pas trop non plus.
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d’un autre côté, la pilule pour homme c’est enlever à la femme le pouvoir de faire un enfant ou pas ! avec un truc comme ça la femme n’est plus qu’un lave-vaisselle et un vide-couille.
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ou pas… ca rééquilibre la responsabilité, la culpabilité…mais ca redonne de l’autonomie et de l’égalité aussi! On peut penser différemment, la décision se partage…
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Bien du courage pour surmonter cette épreuve qui m’est inconnue mais dont les témoignages résonnent en moi.
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Je n’aime pas parler pour ne rien dire, et après un post pareil et tout ces commentaires, je ne sais quoi dire…
Alors, par ce message qui parle sans rien dire je te signifie simplement mon soutient dans cette épreuve qu’on en commun beaucoup de femmes mais qui reste personnelle et différente à chacune…
Corraggio ed abbraccio…
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http://peggysastre.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/01/27/avorter-ne-rend-pas-folle-avoir-un-enfant-si.html
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