Samedi.
C’est un jour de plénitude, presque. Le genre de jour calme et serein où mille choses te traversent l’esprit en débit tranquille, au rythme du paysage qui défile, tes enfants te manquent. Tu vas faire des courses en regardant les jouets, tu passes la porte de ton appartement et de ses odeurs. Les choses sont plus où moins rangées et plus ou moins propres mais y’a le soleil pour faire le ménage. Tu poses tes affaires, tu ranges les courses, tu t’assieds un moment sur un dinosaure en plastique qui te tue le derche.
Dans quelques minutes, tu iras les chercher chez leur grand-mère. Tu sais qu’ils ont passé une bonne nuit et qu’ils t’attendent.
Des jours où les souvenirs de la veille et des gens te font sourire toute seule. Le bar de Bastille trouvé à la va-vite avec sa serveuse de compétition, poufiasse ultime qui seins en avant et voix haut perchée te dit : « Chérie, du calme, on est à Paris ici. » quand tu veux lui faire comprendre que tu ne bois pas d’alcool, que tu t’en branles des happy hours et que tu veux juste un coca zéro bordayl ! Serveuse qui fera chier toute la soirée et que t’envisageras de finir avec un de tes talons hauts.
Les discussions très sérieuses que tu suis parfois en pointillé tellement t’es bien, t’en as finalement pas grand chose à foutre de ce qui se dit et puis la musique est trop forte. Les regards, les connivences, les trashages en règle sur les absents qu’ont tort de pas être là. Les gens qui se découvrent et ceux que tu retrouves.
Quand vous demandez trois fois une caïpirinha et deux pintes et putain, ce bar est merdique. Quand il attend 28 ans sa souris d’agneau en pestiférant sur la chorégraphe avec laquelle il doit bosser les six prochains mois. Quand elle raconte comment sont élevés les porcs. Dans le noir, tellement serrés qu’ils deviennent fous et se bouffent mutuellement les oreilles et la queue, alors qu’en vrai elle vient de s’enfiler du bacon. Celui qui parle si vite qu’il te demande un effort de concentration maximum mais qui provoque un élan affectueux, entre tendresse et calotte. Celui qui a fait tout ce chemin pour venir vous voir, qui n’a pas pensé à prendre une veste parce qu’il faisait encore chaud dans le sud et qui découvre tout le monde et qui est excatement comme tu l’imaginais.
Quand vous vous cassez enfin de ce qui est devenu une boîte de nuit de la Mayenne en 1998. Quand vous vous posez ailleurs où la musique est moins forte mais dans le groupe ça parle, ça se raconte et ça rigole. Quand vous fumez à quatre dans un hôtel du dernier sordide.
Quand tu t’es endormie.
Des jours où tu cesses d’anticiper les perspectives, tu lâches prise. Quoiqu’il arrive, après tout, on trouve toujours un moyen de s’en sortir. Un moyen de choper un peu de bonheur. C’est pas si grave le quotidien, tu es contente de rentrer chez toi.
Tu as hâte de les revoir, tous. Et ceux qui n’étaient pas là, particulièrement la pute blonde qu’est toujours là et la pute à frange qu’on voit jamais. Et celui qui dépasse.
Des jours à se sentir entière et récupérée.
Les gens d’internet. Je suis mitigée sur ce point. Dans cette vie-là tu crées des liens au sens littéral, tu tisses différents réseaux. Transposés dans ton réel et le leur, ils ne sont pas souvent à la hauteur de l’écran et du clavier. Ainsi, ils se virent de ta vie comme des toiles d’araignées, sans aucune résistance.
Et puis quand t’as de la chance, ya les autres.
« Et puis quand t’as de la chance, ya les autres. »
La chance, on en a chopé une bonne platrée. En fait. Je crois.
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OUI. Et j’ai conscience que peut-être 30 personnes vont savoir de qui je parle mais j’en ai rien à foutre.
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Le plus beau restant quand les gens d’Internet deviennent ces gens en vrai.
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« c’est dommage, moi j’aurais bien aimé…………… »
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Kikouuuuuu Koukiiiiiiiii
Je vous ai manqué ?
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Je te hais, crève.
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Ces mots sur ton écran qui deviennent des yeux, des sourires et des voix. Tu rencontres des gens que tu connais déjà et ouais t’as de la chance, parce que c’est facile, c’est parfait.
C’est bien en fait, les autres.
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Dieu qu’ils ont l’air chiants tous ces gens. Je vous plains.
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Chiant. L’air chiant. Mes excuses.
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Non. L’air chiants.
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Z’ont l’air conditionnés m’est avis.
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L’enfer, c’est les autres.
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Je lis ce beau billet, je lève la tête et devant moi, il y a une fille qui a parcouru 6 000 kilomètres pour venir se poser sur mon canapé. ♥Internet rules♥
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la chance, moi j’ai passé une soirée interminable avec une belle brochette d’emmerdeurs.
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Souvent on ne remarque le bonheur qu’après l’avoir perdu, quand on sait le savourer avec simplicité, il est d’un sublime volupté. Et t’en fais une quand de soirée « gens d’internet » que j’aie ma chance (de plaire à certain(e)s ou/et de savourer de grands moments de solitude) ?
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Les deux boulets qui mettent deux plombes à choper qu’on ne le retiens pas…
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Kikou, je vous ai manqué?
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Et l’arabe pervers aussi.
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L’arabe était invité ?
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je pensais à jake malone.
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C’est marrant parce que je me disais : « Des fois, tu te donnes la chance de saisir cette chance ! »
Bravo à vous.
Merci à toi.
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Bonsoir, gent d’internet…
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Mon Dieu… Elle est vivante ! Hey, mais ça fait achtement plèz de te vir débouler en ces lieux que tu avais désertés.
(au fait… feues mes Converse) (mince)
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Perso, je donnerais pas mal de choses pour rencontrer l’Ecrevisse et Papaye (et feu le Corse aux Converses). Et la taulière (mais ça, c’est comme chacun d’entre nous. On donnerait n’importe quoi pour glaner un regard, un mot ou – j’ose l’imaginer, si si ! – un morceau de soirée autour d’un verre).
Ouais, les autres, soyez pas jaloux. Je serais bien entendu enchantée de rencontrer pas mal d’entre vous. Mais au clavier, c’est comme IRL, on est plus ou moins interpellé par les gens, selon des lois un peu obscures dont on se fout un peu finalement.
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D’ ou vous viens tout ce talent ?
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Tiens c’est marrant comme approche : Qui sont vos commentateur favoris en somme ? Perso en cas de soirée, je pense que j’échangerais un max avec Dalg le mal aimé dont la persistance force le respect et qui a l’air avide de dialogue, Papaye que je vénère comme je pense un max de peuple ne daignerait pas m’accorder un regard (je ne sais pas trop pourquoi, j’imagine qu’elle ne kifferait pas mon côté fragile-arrogant, une alternative au passive-agressive ou ma franchise impudique, n’importe), la tôlière, je ne sais pas, je l’amuserais 5 à 10 minutes à 2 ou 3 reprises mais je la crois assez réservée nonobstant son petit syndrome de la Tourette, Pute évidemment un héros, Maxagaz, je le kiffe et il m’a l’air vraiment du geek sympa et discret (mais je me plante sur l’un ou l’autre adjectif je ne sais pas), Olympe est trop mystérieuse pour que je puisse me faire une idée, Lulu idem bien que sardonique à l’occaz, l’Ecrevisse a l’air un peu dans son monde à lui, cool mais un peu agressif je crois, je m’en méfie un tantinet, le branleur, trop bien dans son personnage; l’Autre, ptêt un poil trop viril pour qu’on échange sans gêne, la Bretonne trash et modeste en même temps, drôle en fait, la Rouquine, Marian, Lundiscret, l’Agro, Chulie, Pinpin, Lap1 Blanc (y’en a quand même) la pétillante Pastanaga, Jevoushaiscrevez qui doit être psy de métier, le Pet financier, l’Escroc,, la Gounjou, Jesus (ouais on se croirait dans South Park, manque plus que la collection de produits dérivés quoi) Ceux que j’ai oubliés, vexez-vous plizz. Enfin je dois dire que l’idée que je me fais de l’intelligence ou de l’esprit est assez bien représentée par tous ces gens. attends que je les rencontre, ça va être un grand désenchantement collectif, une grosse orgie de mépris mutuel, qui sait ? Et d’ailleurs pourquoi attendre ? Non allez, je me délecte de vos saillies et de vos témoignages, c’est trop vraiment coool de vous lire tous (surtout quand on n’a pas du tout envie de bosser)
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c’est pas un rôle, c’est un choix de vie.
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Moi, agressif? Mais va te faire mettre tocard.
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« Slash Attack »
C’est pas un peu aggressif ?
Bon ! c’est drôle aussi.
Je préfère : « Ride the best, fuck the rest ! » beaucoup plus calme.
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Susceptibles, les pré pubères ?
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Tu cites « Le Pet… » qui n’est rien et dans ta liste tu oublies un paquet de super commentateurs (juste Antoine ! (il est mort ?))
Ouvre ton blog la jument. Déverse toi (sur ton blog). Et fais plus court sur celui des autres.
En toutes amitiés.
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La rumeur voudrait qu’il ait changé de sexe et qu’il soit parti au Nicaragua pour monter un groupe de gospel socialiste.
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Haha. Tu gagnerais à publier tes textes.
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Bah, mon rêve de gloire c’était de monter un duo comique avec VF au Caveau de la République (j’espérais donc la faire rire) mais c’est mal engagé, sinon, je fais déjà de la musique dans plusieurs combos, de la BD, du cinéma Z, de la photo, la cuisine, j’écris des romans, je donne des cours de bureautique, je crée des logiciels qui plantent et je me palpe aussi des fois, du coup j’ai peur que créer un blog, ce soit m’éparpiller un peu… mais thanx (Lucy in the Sour Damned Vietnam ?)
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Poney humide, tu viens de décrocher le prix 12 métiers, 13 misères avec cette profession de foi…
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Les gens d’internet sont parfois à éviter, mais parfois ils t’apportent vraiment plein de bonheurs, au point de ne plus être seulement « des gens d’internet ».
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