C’est ton anniversaire encore et la vie ici c’est des gouttes d’attente, des petites barres journalières qui envahissent le bois des meubles. C’est l’année qui recommence et les saisons, le monde à refaire sans cartes à jouer.
C’est l’impression de garder un phare cassé qui ne guide plus personne, qui ne fait qu’éblouir son gardien avec des mots du passé.
Avec les marches du phare, on peut prendre l’exacte mesure de la fidélité du gardien.
Monte et descend inlassablement les marches d’un chant délavé. User jusqu’à la corde les prophéties de papier, les pactes en carton-pâte, les chambres trompe-l’œil, le luxe pour faire diversion, un paon décoré par les guerres de monnaie. La petite mitraille. C’est ainsi qu’on se bâtit nos idoles, nos dieux, nos héros.
Certains soirs, cette dévotion m’empêche de respirer complètement, j’étouffe dans l’attente et dans les mots du passé.
Le gardien du phare l’enlace et pose ses lèvres sèches sur la pierre, le derme minéral, c’est ce qu’il connait désormais.
Parfois, les pierres transpirent et le gardien ne sait pas ce que c’est. Il lèche les pierres pour retrouver le goût des choses mais il ne reconnait rien car le sel érode le sucre dans la mémoire des hommes.
Le gardien du phare ne le quittera jamais, il comble les brèches dans les fondations avec le mortier qu’il prépare. Alchimie dans ses nuits blanches, le gardien découpe les mots du passé, les range à sa sauce dans le grand chaudron. Et dans le plomb il se met à voir de l’or, idiot.
Chaque matin il comble les brèches mais les bases lézardent au temps qui passe. Le gardien est fidèle au phare.
Dans le regard du gardien de phare, les pièces vides sont richement meublées et l’âtre chasse la nuit, le froid. Il n’y a pas guerres ailleurs et seule la paix dans son lit.
Pourtant le phare ne vit plus, la flamme vacille en haut de la tour. Un jour, il fera totalement nuit.
Quand il n’y aura plus personne pour lire cette histoire, quand le gardien tombera, quand le phare tombera aussi, ce jour-là mon amour, il fera nuit sur les mots du passé.
Ce jour-là, il fera nuit sur toi.
Avancer, en attendant.
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Cette manière de me lester le fond du bide pour le coller au sol… étrangement agréable et irritant à la fois.
Magnifique. Encore.
(oui, c’est là tout ce que je suis capable de produire comme commentaire constructif)
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faut-il y voir une allusion phallique du dysfonctionnement érectile inéluctable de Pute « ton héros »? phare cassé; fidélité, mitraille, petites barres, gouttes, monte et descend, sauce dans le grand chaudron…
*Va se faire soigner*
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Ta gueule.
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Rho mon dieu! Mon saint graal; se faire insulter par la taulière!
OWI insulte moi encore maîtresse! Fais de moi ta chose!laisse moi vendanger les raisins de ta colère, laisse moi croquer dans la pomme de la discorde, essuie toi sur moi OWiiiiii
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rien, c’est beau comme du saint john perse…
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Il serait temps, de rendre sa liberté au gardien, qu’il puisse partir. Et que la nuit enveloppe ce phare, oui.
C’est la dévotion dont tu parles qui maintient la flamme prisonnière, alors qu’elle pourrait être si vive, si belle, si elle pouvait se nourrir d’un autre air… Ce qui serait bien, c’est de pouvoir la mettre en lanterne, que le gardien devienne un voyageur qui lui ferait arpenter les chemins. Sans rien chercher, mais juste avancer… Jusqu’au jour (peut-être proche, peut-être lointain), où elle redeviendra un brasier.
Que vive la flamme, VF. Que vive la flamme…
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(j’ai quand même envie de m’excuser pour ce com dégoulinant de conseils clés en main et de just do it assez niais) (m’enfin c’est ta faute après tout, t’avais qu’à pas laisser les coms ouverts sur un tel billet… sourire)
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Ya de très jolis passages.
Mais ça doit être l’intense activité cérébrale du chômage, j’ai rien pigé au fond du message.
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euh… Joyeux anniversaire ?
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Alors des vagues à l’âme ?
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Quel talent! Ça sent bon les embruns d’une tempête sur la zone industrielle de Marseille!
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Mais qu’est-ce que c’est que cette merde, c’est même pas drôle.
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Es-ce-qu’il éxiste au-moins ce phare? En tout cas il ne ressemble pas au phare de l’ile vierge.
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bon je crois que c’est le moment de le dire : bosse.
Ouais c’est trivial, c’est basique, mais en vieillissant on doit bosser pour faire les mèmes choses qu’on faisait à l’impulsion. On doit voir plus loin, et recommencer, jalonner, compter sur son endurance plus que sur sa puissance. Ha ça fout les j’tons, comme un corbillard qui passe devant une maternité. Mais la peur c’est pas ton truc, pas vrai, tu vas pas te laisser faire.
t’as quand mème de la chance de m’avoir comme lecteur (je t’en dois toujours une tiens au fait )
( si seulement j’en avais seulement l’ombre d’un désir, l’inspiration est partie, ou je l’ai tuée – O, ce phare, O combien il me parle d’un pays de cocagne lointain et inconnu, légendaire, tu la connais cette légende )( que je l’ai aimée cette légende )
ma main sur ton front pour l’essuyer, heu virtuellement , hein , en tout bien tout honneur.
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j’aime bien , merci
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