« C’est terrifiant, la vitesse à laquelle ça passe. Qu’est-ce qu’ils sont grands… »
C’est ce que je me disais ce matin, en hurlant à Culculine de FAIRE LA STATUE, PUTAIN, t’as compris LA STATUE c’est pourtant pas compliqué BORDEL, putain, CHIOTTE et à Grumeau d’arrêter de se vautrer sur sa sœur car ils avaient bien insisté, au téléphone : il fallait prendre des photos des enfants, ça lui ferait tellement plaisir. Penses-y d’accord ?
Même si l’optique de faire quelque chose pour mon grand-père me réjouissait à peu près autant qu’une partie de jokari avec le cadavre moitié de Carlos (Dolto) et moitié de Benjamin Castaldi, je mettrais du cœur à l’ouvrage dans la réalisation du cliché.
Parce que tu comprends, ce sera sans doute le dernier…
J’avais bien compris le message. De toute façon, je vais te dire, les alertes Facebook sur ton portable à 01h00 du mat’ qui commencent par « Les filles, dimanche dernier votre grand-père… » ça pue de la gueule di-rect. Quand je lis le message et que je me rends compte qu’il n’a pas encore passé l’arme à gauche mais qu’on a quand même jeté un œil coupable à ses costumes, je ne sais pas quoi dire. Alors c’est ce que je réponds, franchement, je ne sais pas quoi dire.
Pour différentes raisons j’ai du mal à m’émouvoir, j’ai très vite intégré le fait qu’on pouvait ne pas aimer sa famille et cette personne à mes yeux ne compte pas vraiment. Je ne pense à lui que lorsque quelqu’un mentionne son nom. Je ne le déteste pas mais je me fous de ce qui peut bien lui arriver d’une manière absolument assumée. La distance, le deuil, l’égoïsme et toutes ces choses qui séparent les familles avaient bien fait leur taf, au fil des années, tranquille Emile comme on détricote une écharpe. Quatre-vingt-quatorze ans à faire chier le monde, y’a un moment où faut savoir foutre la paix aux gens, me dira ma mère alors que je hoche la tête avec empressement.
Je suis bien emmerdée, sur le moment. Je n’ai pas envie de feindre d’être affectée mais j’ai plus envie de donner d’avantage l’impression à la famille de mon père d’être une sociopathe avec des daddy issues de tarba.
Dilemme.
Je tente un « C’est où ça, Villeneuve Saint-Georges ? » ce à quoi mon zink me répond en substance « Googlemap connasse, j’suis pas ton boy », puis un « Je vais essayer de venir » fade qu’il sanctionne d’un « j’espère pour toi ». Un infarctus, il est tombé, les soins intensifs, il est en cardio maintenant, les médecins n’opèrent plus.
C’est mon oncle que j’ai au téléphone le lendemain: Il est très fatigué, son aorte ne remplit plus son rôle. Et puis tu comprends, il ne veut plus manger. Là, à ce stade, ça ne tient plus qu’à lui. Un jour, une semaine, un mois, un an… ils ne savent pas.
Hmm. Hmm. Hmm. Bah c’est exactement comme…
Je m’arrête de parler avant de comparer mon grand-père à notre vieille ford break sans roues ni carburateur qui traîne sur le parking depuis cinq ans. Il me passe ma tante, qui me demande de venir, parce qu’elle a besoin de nous avec elle.
À demain. On vous attend à la gare.
Tu brasses de l’air, me dit ma sœur et je la ferais passer par le balcon tellement ça m’énerve de la voir plantée dans le salon alors que je m’affaire et que je n’ai pas posé mon boulé depuis 8 du mat’. Nous partons sous un soleil d’automne, un peu tendues. Dans le train, on ne parle pas. Dans le métro, on se parle à peine. Dans le RER, on se tait. Je me remaquille. Le type d’en face nous mate sans vergogne, ma sœur et moi, et je me demande si je dois sucer mon bâton de Guerlain pour qu’il comprenne que ça se fait pas. Je fume ma quatrième cigarette d’herbe de cannabis de la matinée devant la gare de Villeneuve Saint-Georges et ses bouchons. Maussades. Aucune de nous n’est là pour l’homme de quatre-vingt-quatorze ans, on se console avec la promesse de voir les autres, surtout. Le « on arrive tout de suite » se transforme en 22 minutes, nous trépignons, il fait chaud, il y a du bruit, des bagnoles, du bordel, la chaleur et on veut pas être là anyway.
– Tu crois qu’il va t’appeler Evelyne ?
– Probable ouais, si il gadouille. C’est ce qu’ils m’ont dit, en tout cas.
– C’était sa pute, tu savais ?
– Je SAIS.
Je me doute bien maintenant qu’il y avait une forme de compliment sous cette erreur, mais fut-ce la main au cul qui accompagnait invariablement ses « Elle est belle, Evelyne, espèce de CHAMEAU », j’avais du mal à l’apprécier à sa juste valeur quand j’avais 14 ans.
Ils arrivent au moment où je décide secrètement que ça va bien, là, dans cinq minutes ça y est je me casse. On se presse dans la sköda avec entrain. Mon oncle conduit comme un taré dans les rues avant qu’on ait le temps ma sœur et moi d’attacher nos ceintures. C’est parti. J’ai pris tout ce qu’il faut ; un dessin, une vidéo et des photos, de belles photos retouchées du contraste et de l’intention.
J’éprouve une joie inédite à retrouver mon oncle et ma tante. Nous arrivons.
Les travaux en cours font ressembler l’hosto à un hangar, un entrepôt avec d’un côté les vieux et de l’autre les bébés. Jean-Rodrigo, Pierre-José, vous faites pas chier, mettez tous les dégueu au même étage.
Comme ça, au moins, on s’emmerde pas.
…
Bref, on arrive. Sérieusement j’ai peur de le voir. J’ai peur de le voir parce qu’il va peut-être mourir bientôt, qu’il peut pas faire celui qui sait pas et comme j’avais pris sur mon temps libre de passer en revue les sujets de conversation potentiels, j’avais rapidement constaté qu’aucun des topics sélectionnés par mes soins ne sauraient passer les douanes de la morale et des moeurs, me laissant ainsi bien peu de cartouches pour farder ma parfaite indifférence.
Ma tante nous dit qu’elle veut lui faire une surprise et entre d’abord seule, et ma sœur et moi de nous demander simultanément si elle tient vraiment accélérer l’œuvre de Dieu, la part du Diable. La chambre est claire avec de grandes baies vitrée et glaciale.
Je me penche sur lui comme sur un berceau, il est super vieux.
« Chameau. »
Je l’embrasse et ne sentant aucune partie tendre de ma personne innocemment explorée par la main tellement étourdie de mon grand-père, j’en conclus qu’il est vraiment vide de force. Sa peau est très sèche, violette et marron par endroits. Il sourit, son fils lui ressemblait tellement. C’est ça que je redoutais un peu. Revoir un peu de mon père et à dire vrai son pire, le moche en lui qui ne dormait pas la nuit. C’est un vieillard que nous voyons mais la fatigue fige son visage dans les identiques traits graves et méditerranéens de son fils, 20 ans plus tôt. Le même teint olivâtre et gris, effacé. Une brume autour de lui. C’est une très vieille machine que mon grand-père. Mes yeux se posent sur un pot d’eau gélifiée édulcorée et je ne savais pas que ces choses devaient exister pour certaines personnes. Dénaturer. Première étape. Il attrape mon bras sans réelle prise et je me penche sur lui.
« Tu es belle, Chameau. »
Merci, Papy. Toi aussi. Te méprends pas, je fais pas la belle c’est juste que mon grand-père est un vrai queutard, pour parler pudiquement .
Tu as vu le docteur, Papa ?
Oui.
Et qu’est-ce qu’il a dit alors ?
Fauteuil.
Ah oui, ça il faut que tu t’asseyes et que tu manges. Ma tante lui tend un Cornetto, une bouteille de Volvic citron et une serviette à carreaux.
Qu’est-ce que tu as fait ce matin ?
Qu’est-ce que j’ai fait ce matin… Il me regarde.
Qu’est-ce que j’ai fait ce matin ?
J’en sais rien, je peux te dire ce que j’ai fait moi ce matin mais toi, chouf, je sais pas.
J’observe son corps maigre et incroyablement petit, sa respiratoire pénible et courte. On montre les photos des enfants et on sent bien qu’il s’écrase sous le poids de sa vie, cette vie qu’il semble seulement mesurer, avec ce qui pourrait être de l’innocence. On parle de Mika qui ne va pas tarder à arriver. Mon grand-père se lance dans une critique dithyrambique de son petit-fils aîné. Son élégance, sa douceur, si attentionné, si serviable et si drôle. Et son rire, là, idiot. Le même rire que Marc.
Ma tante approuve.
Ils ont effectivement énormément de points communs, cette façon de toujours…
Un homme très âgé, en peignoir, entre dans la chambre et va se poster à la fenêtre. Mon oncle s’empresse de nous révéler que ce monsieur est atteint de la maladie d’Alzheimer et qu’il fait chier tout l’étage à entrer chez les autres pour y revendiquer sa place.
Cette façon de toujours tendre la main vers les autres, grand seigneur, la grande classe, toujours, aimé de tous, donnant sa chemise…
Le voisin de chambre, découvrant l’intrus, interrompt ma tante.
– Monsieur Delgado, qu’est-ce que vous faites là, encore ? Vous savez bien que c’est mon lit.
Ah non, non, c’est moi. L’infirmière m’a dit que c’était ici ma chambre, c’est ma chambre.
Non, vous n’êtes pas dans votre chambre. La vôtre est de l’autre côté du service.
– Non.
– Sortez, maintenant.
Le voisin de mon grand-père tirait son coucou par le pyjama pour le guider calmement vers la sortie. Ma tante reprend, déconcentrée par Monsieur Delgado qui a Alzheimer comme le soulignera encore trois fois mon oncle durant les deux minutes qui suivront.
Cette façon de donner sa chemise à n’importe qui, adorable avec tout un chacun. Même les clochards, ils leur filaient 500 francs. Ah non… hein…. Vraiment votre père.
MONSIEUR DELGADO !
Pendant qu’une infirmière réessaie péniblement d’extraire Monsieur Delgado de leur chambre et que Mike arrive sous la classique standing ovation familiale que suscite la moindre de ses apparitions, mon grand-père me semble plus incarné que jamais. Réel. Éric, lui, est resté à Miami.
Je regarde mon grand-père regarder son petit-fils de 36 ans, il n’en perd pas une miette. Il le regarde et sous ses paupières, on voit les années défiler et sa mémoire du passé au vif-argent irriguer une âme presque neuve. Je regarde sa bouche, qu’il a donné à ses enfants et petits-enfants. Cette bouche aujourd’hui incroyablement lasse et avide, en tous points semblables, mâchoires-denture, à celle de mon père quelques jours avant sa mort. Et sa peau de toutes les couleurs. Du parchemin.
Il veut retourner à la maison de retraite. Ma tante change de sujet en engrainant Monsieur Delgado, qui s’est je ne sais comment une fois de plus incrusté dans la chambre avec dans l’idée d’aller couler un bronze et de retrouver son dentier. Les yeux de mon grand-père se perdent dans le vague.
Il marmonne et appelle sa mère en grec, qu’il mélange avec de l’espagnol, marmonne son enfance tout près de sa mère, les yeux de sa mère, noirs, son monde au uzo. Sa fille traduit. Il marmonne qu’elle n’a pas supporté de l’envoyer en France, il dit qu’à partir de 38 c’était l’horreur. Elle précise quand elle a fini par quitter Salonique pour la France et son fils.
Il finit par se plaindre de Monsieur Delgado en l’insultant à voix basse avec un regard plein d’un mépris dur que je reconnais très bien pour l’utiliser moi-même à peu près six fois par semaine. C’est pas tant les rires bêtes, les bouches et les cœurs sur la main qu’on se transmet que les regards. Il redemande à retourner à la maison de retraite.
On lui dit de manger.
Il dit qu’il veut pas. Que c’est dégueulasse et qu’il n’a pas envie de manger.
Sa fille lui rétorque qu’il était prisonnier de guerre et qu’il en a par conséquent vu de plus amères. Elle veut pas lui laisser formuler qu’il refuse de mourir ici.
Elle continue sur la guerre pour faire diversion.
Ça c’était dur.
J’en ai pas bavé. J’en ai C H I É. J’ai jamais autant eu mal de toute ma vie. Qu’est-ce que j’ai eu mal, mon Dieu, qu’est-ce que j’ai souffert… La seule chose qui nous différenciait des déportés dans les camps c’est qu’on n’avait pas de chaînes.
Tu connaissais Peppo avant de le voir là-bas ?
Oui, on s’est retrouvé là-bas par hasard. Lui il venait de… de l’Espagne, je crois. Je sais pas ce qu’il faisait en Espagne.
Et tu travaillais bien sûr.
Constamment.
Ça a duré combien de temps avant que tu t’échappes ?
Cinq ans.
Et Peppo ? Il était avec toi ?
Beh oui, je t’ai dit, ma fille.
Non mais quand tu t’es échappé.
Ah oui, il y avait Ruben, Max, Maurice. Et il y avait Peppo, oui.
Je partage du sang avec tout le monde dans la pièce, si ce n’est mon oncle tunisien et Monsieur Delgado, probablement caché sous le lit.
Au-delà de l’impossibilité de me mettre subitement à aimer mon grand-père, je réalise que je ne le connais pas. Que je ne connais de lui que ses défauts et pas ses histoires. Qu’il ne nous a montré que le tout nase durant sa vie et à la fin, grands travaux j’ai vu la Vierge. Je lui en veux de ne pas lui en vouloir d’avantage, tant il est désormais dépouillé du superflu et léger pour la mort.
Il fait partie de ces gens foncièrement égoïstes qui malgré un passage comme tout le monde sous les fourches caudines et traverser une guerre même, le grand massacre, le cul bordé de nouilles, sauver sa peau et se la garder pour soi, se servant de chacun, goûtant chaque chose, jouissant de tout, opportuniste, esclavagiste, multiple gagnant au Loto, lubrique, mysogine, laissant tambouriner sa violence et sa colère et la faisant croître et couler dans nos veines nées rebelles. Dans ce simple regard à Monsieur Delgado, son héritage. Ces gens dont je fais partie, sur bien des points.
Quand nous partons, il attrape mon bras.
Il me regarde et je sais qu’il me voit, j’ai l’impression que c’est la première fois depuis 20 ans. On dirait qu’il veut emporter les gens avec ses yeux puits, garder une image la plus précise possible. Dans les yeux noirs de mon grand-père, cette pure stupéfaction innocente : C’est terrifiant, la vitesse à laquelle ça passe.
Elles te plaisent, les photos?
Très.
Salut, Papy.
Chameau.
Encore.
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J’aime tellement les encore.
Encore.
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C’est pour ça que quand je serai grande, je veux être Vieux Félin…
Quand je suis allée à l’hôpital voir mon grand-père que je n’aime probablement pas plus que tu n’aimes le tien, que je n’ai pas vu depuis 4 ans, qui ne sait pas à quoi ressemble mon fils (sait-il que j’en ai un ?…) et qui a fait un sérieux AVC la semaine dernière, je n’ai pas osé rentrer dans la chambre, je n’ai pas eu le courage de me confronter à son regard. Je suis restée devant la porte, longtemps.
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Pourquoi?
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J’aime bien quand tu nous tiens la tête devant le trou de la serrure, même si c’est un peu intimidant.
Le mien c’était une bible des expressions senties (j’en ai gardé plein). C’est lui qui m’avait montré « Un singe en hiver ». Et il me disait toujours : « te laisse jamais péter les roupes par ces pisseuses ».
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C’est le seul film dans lequel je peux regarder Belmondo avec l’envie de l’embrasser et pas de l’étrangler avec ses propres intestins.
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Vraiment un très bon texte, vrai et sans filtre.
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Merci.
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Dis, j’en ai un petit peu marre que tu me foutes les boules et que tu me rendes les yeux mouillus. Merde hein!
(Au fait: Encore, oui encore!)
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Marrant…hier soir conversation au bar sur nos grands-parents fous, bourrus, pas diplomates pour 2 sous, et mon récit d’avoir retrouvé des monceaux de cartes postales envoyées par feue ma grand-mère à la petite-fille de 2 à 7 ans que j’étais, et mes larmes de tristesse, pas pour la mort, mais pour le deuil d’une proximité oubliée et d’une tendresse accablante, de la part de cette femme qui quand j’étais ado ne savait que me dire » T’es pas trop moche… »….(tres beau texte VF, désolée pour l’épanchement incontrolé)
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T’inquiète, j’ai entendu « elle était plus belle avant d’être enceinte ».
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Quand les mots se font émotions multiples … merci pour ce texte.
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Qu’il est dur de tarir son coeur pour ne pas souffrir des choses passées, de l’héritage de merde (ou pas) qu’on nous lègue dont on est pourtant curieusement fier(e).
De délester cette pute d’empathie nous laissant démunie face à la mort de ceux qui, malgré les griefs, restent à jamais des notres. Des bouts d’histoires qui, bonnes ou mauvaises, disparaissent à jamais en nous laissant un peu plus vide.
Ne pas sentir ce froid mortel remonter le long du dos, faisant frissonner vos épaules et crisper votre nuque.
Insupportable miroir que l’autre sur ce que nous sommes, serons et avons été.
C’est un très beau texte qui a pourtant un peu pourri ma journée. Je m’en vais noyer mon chagrin dans du Cognac en relisant Apollinaire.
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Bizarrement fiers, oui.
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Putain l’hôpital de Villeneuve!!! La matouse y a bossé trente ans… J’aurais pu te voir de ma fenêtre… Se déchiffrer dans le regard de l’autre qui t’a donné son sang, et y voir ce qu’on déteste en soi…
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De mon expérience professionnelle, l’aube du grand départ (ou le crépuscule de la vie, tout dépend de chacun) amène souvent les voyageurs à émettre un grand regret:
– ne pas avoir assez profité des siens au profit (souvent) de son boulot
– ne pas s’être réconcilié à temps avec d’autres, proches ou non
– ne pas avoir eu le courage de changer de vie/travail et de vivre son souhait
C’est peut-être la plus grande leçon que je retiendrai de cette vie (pro) à regarder celle des autres.
Ton grand-père ne s’est pas « confessé » ?
PS: c’est chiant, je comprends rien aux prénoms que tu cites, il y a une page cachée pour accéder à ton arbre généalogique ?!
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– ne pas avoir assez profité des siens au profit (souvent) de son boulot
– ne pas s’être réconcilié à temps avec d’autres, proches ou non
– ne pas avoir eu le courage de changer de vie/travail et de vivre son souhait
On le copiera cent fois.
PS: Nan, tu te démerdes.
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bon ben ENCORE ENCORE !!!
sérieusement très beau texte qui réveille bien des souvenirs et sensations que je croyais bien enfouies..
merci..ou pas !!
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Putain t’étais à Villeneuve-Saint-Georges… J’y ai vécu 19 ans, l’âge où je me suis barré de la maison familiale quoi. J’y étais ce week-end d’ailleurs.
Putain, Villeneuve… C’est là que j’ai connu Duflot, là que j’ai appris à la détester, à la voir agir au conseil municipal, pour sa gueule et sa carrière, rien d’autre.
Au quartier Nord, ça se battait à coups de marteaux. Récemment j’ai lu qu’il y avait eu plusieurs blessés par balle. Les temps changent.
Ils ont transformé le vieux cinéma de quartier au bout de ma rue en boite de nuit. La « Costa Do Sol », la boite réputée à 50 kilomètres à la ronde. Dans notre rue, comme il y avait beaucoup d’habitations, on avait le droit à un vigile pour empêcher les petits cons avinés de faire des conneries et de se garer n’importe comment. Dans la rue d’à côté, là où habitait un ami, ils étaient 3 à y vivre, pas de vigile, bordel assuré.
C’est là bas que j’ai connu la fille de l’actuelle mairesse, communiste.
Les américains ont bombardé la gare de Villeneuve Triage, utilisée par les allemands. Mais comme ils bombardaient de tellement haut pour pas se faire shooter, ils visaient mal. La gare est restée intacte, et on retrouve encore des bombes dans les terrains vagues autour.
Quand ils ont refait la gare de Villeneuve-Saint-Georges, sous mairie socialiste, on s’est demandé pourquoi elle était tellement ouverte. Je sais que tu n’es pas fan d’architecture, mais dans le hall de la gare tu aurais pu remarqué que le toit était « désolidarisé » du reste de la structure, laissant 3 bons mètres d’ouverture. Officiellement, c’est pour ne pas qu’il fasse trop chaud en été. Sauf que l’exposition de cette partie de la gare durant la journée n’en a jamais vraiment fait un « point chaud ». En fait il s’agirait plutôt d’éviter aux SDF de squatter la gare l’hiver, car l’ancienne était un lieu fréquenté par les marginaux en période froide…
Cette gare, d’ailleurs, a été le théâtre, en 1908, de la grève « Draveil-Villeneuve-Saint-Georges », où une fusillade a eu lieu, au niveau de la gare, entre les grévistes et la gendarmerie. Tu t’en fous, mais c’est cette grève qui fit abandonner le syndicalisme révolutionnaire à la CGT.
Depuis que je suis né, la mairie n’a connu qu’un seul mandat de droite, mais c’est lui qui a complètement plombé les comptes à force de réceptions et galas pour les amis du maire, prétendument pour « relancer l’activité en attirant de nouveaux investisseurs ». Au final, on a récupéré une ville morte qui recommence seulement à sortir la tête de l’eau, sous mairie communiste.
Enfin, plusieurs personnalité sont nées et ont vécu à Villeneuve. MC Solaar a habité au quartier Nord dont je parlais plus haut, sa mère était serveuse en cantine scolaire, dans mon école primaire (trop la classe hein ?). La Marquise de Sévigné y a vécu, ainsi que René Fallet. Pour leurs mères, je sais pas. Bruno Salomone est né là bas. Et surtout, surtout ! Madame de Pompadour y a longtemps habité. Un carrefour routier porte son nom en cet honneur. C’est un gros carrefour hein. ^^
Mais bon, on s’en fout de tout ça. Cependant, ce n’est pas un commentaire si hors-sujet que ça.
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PUTAIN LES FAUTES ! L’émotion, certainement -_-‘
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C’est un bon commentaire, pour une fois.
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Ah bon tu trouves ? Ou tu te fous de ma gueule ?
C’est vrai qu’il se rattache subtilement à l’essence de ton article, d’où l’absence de hors-sujet au final.
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Pas du tout, je me fous pas de toi, d’habitude je suis au début et sur le fond d’accord en général avec ce que tu TARTINES mais à un moment tu m’énerves à cause d’une connerie ou d’un point de vue trop radical. Et pas là. je me suis dit, tiens…
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<3
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(ma « cross-référence » d’un côté à l’autre de mon commentaire a donc été comprise, j’aime)
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Hey, j’ai fait court pour une fois ! Et les conneries et les trucs radicaux… Les joies de la jeunesse et du gamin qui a toujours réussi à faire ce qu’il voulait, même commander un moteur avec une calculatrice ^^
Et puis, si je n’écrivais pas de commentaires, ça ne manquerait pas, et quand on a des choses qui ne nous manqueraient pas si elles n’étaient pas là, c’est une définition de la richesse, disons que c’est ma méthode à moi de faire la richesse des gens. Je suis un grand généreux au fond.
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salut vieux !
c’est juste moi ou depuis que tu travailles sérieusement et régulièrement sur un projet concret d’édition (si j’ai tout bien compris) il y aurait comme une sensible montée en puissance dans ton écriture ?
déjà je trouvais ça bien « avant » mais alors maintenant …
moins de phrases à rallonge de douze bornes (et dieu sait pourtant qu’elles me font rire celles là)
moins de vulgarité gratuite (et dieu sait pourtant qu’elle me faire rire celle là)
plus de coup de poings dans le coeur, le ventre, la tête (et dieu sait qu’ils m’amènent souvent au bord des larmes ceux là !)
bref, j’ai l’impression que tes petits artifices passés sont désormais mieux utilisés et qu’il y a encore plus de puissance dans tes mots.
MERCI
(et putain de félicitations meuf !)
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Le gars qui glane TRES nonchalamment des infos.
J’ai sérieusement rougi.
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JE JURE madame que c’était sincère et que je ne glanais rien ! (glander ça m’arrive, glaner moins *cymbale*)
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hé merde encore une gonzesse qu’écrit. J’t’aimais bien pourtant. J’t’aimais bien.
J’espère bien ne pas faire vivre ça à qui que ce soit. Un bel accident de voiture,avec une caisse en fer pour amener au crematorium la bouillie.
Enfin bon…faut bien gagner sa vie en faisant quelque chose, hein ? Pas vrai ?
Mais quand mème…ça ?!
C’est pas joli joli.
Si au moins t’avais romancé et qu’il tavait mis la main au panier, essayé dans un sursaut de vie pathétique…
que ça lui ait donné envie de bouffer un cornetto sensuellement, en en foutant partout….
là, bon, ok, j’dis pas.
Mais …
tout fout l’camp. tout.
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touché
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Chat-bite?
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Mais ouais il a raison Pinpin, il y a comme une montée en high level depuis cet été. Je savoure chaque phrases mais ça me laisse du coup bouche bée dans les comment’! Sérieux, j’ai l’impression de lire un livre du genre que j’aurais acheté (ahah).
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T as surtout oublié le plus important sur Villeneuve et son hopital…
Poireauter 22 min a la gare, alors qu on peut etre a l hopital en dix minutes a pieds
t aurais vu ton grand père, un peu plus en vie…
Ca me rappelle celle de ma grand-mère, où j ai fait 300 bornes pour voir une vieille sénile, dans les bras de sa fille en pleurs, en train de parler a Jésus
Ca a dû durer 30 secondes, mon dieu que c etait long, je suis sorti sans un bisous. Dans un mal aise et en me demandant si c etait du voyeurisme… =/
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Je suis toujours là. Je suis toujours. Et j’approuve Pinpin (pas douées pour expliquer ce qui me touche au juste dans ton texte) . Ravie que tu aies un vrai taf (ya une justice parfois). Je te dis un gros merde pour la suite.
Biz
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