J’ai été une très très vilaine fille fin 2012, tellement vilaine qu’en fin d’année, alors que Pute m’annonçait joyeusement pour la cinquième année consécutive la venue de son pote Pou – à ne pas confondre avec Prolo, que j’aime d’amour, non, Pou, je l’aime pas. Pou, on peut pas vraiment dire que c’est un décroissant, nan, c’est bien un parasite. Pou, il arrive toujours pile entre Noël et le jour de l’an et ne repart qu’une fois que j’aie menacé l’assemblée de me jeter par la fenêtre si cette saloperie de hippie ne dégage pas dans son Vercors natal dans les deux minutes qui suivent, ça se produit en général le 5 janvier, une semaine après son arrivée qui devait ne durer que 48h – bref, tellement vilaine qu’aujourd’hui je vois une étrangère dans la glace.
Ainsi donc, après avoir dit à Pute : « C’est simple, c’est lui ou moi, no way je passe la Saint-Sylvestre avec Didier Super », après la découverte de l’option choisie par Pute, en l’occurrence Pou et n’ayant d’autre endroit que mon bureau pour essorer mon petit cœur meurtri, je me suis donc couchée le 28 décembre pour ne me lever que le 03 janvier.
Pendant ces cinq jours au pieu à ronfler et fumer comme une salope je me suis mise à me voir telle que j’étais en 2012.
Une écrivaillonne ratée.
Alors c’est bien mignon de faire marrer 3 potes sur le web mais quand il s’agit de me mettre au boulot comme par exemple – soyons fous – finir mon roman entamé en novembre 2010, il n’y a plus personne. Quand je vois toutes mes accointances bloguesques réussir, je me dis que je suis vraiment pas faite pour la gloire. Alors je réfléchis. Après tout, est-ce que je suis vraiment faite pour ça ou bien suis-je juste une branleuse qui cause mal mais qui a beaucoup lu ? J’envisage la deuxième hypothèse. Depuis l’enfance, j’ai cru que j’avais quelque chose à dire, je voulais être une voix, une parole, j’avais l’impression d’une chose secrète en moi qui demandait à être écrite. La vérité. Ou plutôt « ma » vérité vu que « la » vérité c’est que je ne suis pas écrivain, juste une blogueuse incroyablement auto-centrée.
Je me suis remise à hanter les annonces Pôlemploi mais même les postes de caissière ou de serveuse me sont refusés. Je vais finir cobaye pour les laboratoires pharmaceutiques. Ou sans-abri, c’est plus probable. Quand tu as trente ans et que tu n’as même pas sur ton compte de quoi acheter une boîte de tampax, t’as du mal à ne pas tourner No Future.
Une chatte morte.
Je suis vide de désir, j’essaie de simuler mais ça ne fonctionne pas, j’ai dû me masturber deux fois cette année et je peux compter mes rapports sexuels sur les doigts de la main, bien sûr, ce nombre ne tient pas compte des « paie ta chatte » et des « pipes diplomatiques. Mais le fait est, je ne veux plus de sexe. L’idée de me donner du plaisir me dégoûte.
Une fille sous vide.
Depuis si longtemps, je ne fais rien. À certains moments de la journée, je m’arrête et ça me fait l’impression d’un compte à rebours dont le zéro n’arrive jamais. Le temps suspendu et interminable fait disparaître les meubles de l’appartement et seul, il remplit les pièces ; on ne voit plus que lui. Le temps travaille sans se retourner. Temps-taupe creuse à l’aveugle des galeries de silence dans mes tripes ; le temps passe, je ne fais rien.
Alors je me drogue comme si ça pouvait décemment arranger les choses
Quand je me suis levée le 03 janvier et que je me suis rendue compte que j’en étais à 5 grammes par jour, j’ai pleuré trèèèèès longtemps, vu que fumer favorise la dépression.
Alors pour 2013, Ludivine, arrête de fumer à en devenir folle et d’en vouloir aux autres pour tes propres erreurs, finis ton roman sans lui et s’il-te-plaît, redeviens Vieux Félin.
Sans shit. C’est comme ça que je l’aime bien.
… [Dans ces 3 points se trouvent toute ma compréhension, tout mon soutien, toutes mes ondes positives (c’est-à-dire, actuellement, une micro-ondes, sorry c’est tout ce qu’y me reste), et ma certitude que si un jour il est fini, ton bouquin, ben moi je l’achèterai les yeux fermés.] [Ne s’y trouve pas : une phrase bateau style « maiiiis si allez courage ça va venir je le sais je le sens la roue tourne tu vas y arriver », parce qu’en vrai personne en sait rien à part toi, et encore, si vraiment t’es tant si comme moi, hé ben même pas toi tu sais. Alors, juste, « courage ».]
[Et une question : ah ouai ça favorise la dépression? Mais juste pendant la redescente nan? Parce que là moi j’ai l’impression que c’est plus le fait d’être en galère de weed depuis 6 jours qui me fout la déprime de ma life, en plus de mon harcèlement moral et de mon licenciement… Donc en fait je rêve d’un truc, c’est rester high toute une putain de semaine pour m’autorecentrer en moi-même et surtout qu’on me fasse pas chier.]
Love love et petits papillons bonheur pour toi VF ;)
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Mmmmh… une année pleine de réjouissance en perspective, quoi!..
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Je me reconnais pas mal dans ce texte VF, j’ai globalement rien fait non plus en 2012. Et bon, c’est vrai qu’à trente ans, on se dit qu’il est peut-être temps de sortir de ses névroses pour construire quelque chose.
Dis toi donc que tu n’es pas seule à avoir décider de t’affronter.
Courage Mme VF.
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Oh mais LOOOOOVE les vieux meubles. Bisettes ma pute.
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Bisettes back. (et le vieux meuble n’a jamais cessé de te lire hein, juste ces histoires de mot de passe pour commenter m’ont embrouillé sa mère)
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La vérité ça fait chaud au coeur.
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Oui bon, petit souci de pseudo, mais je suis sûre que tu m’as reconnu.
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D’abord, j’ai cru que c’était le bonbon du vendredi. L’habituelle livraison qui promet des grands moments de lecteur. Le plaisir égoïste de profiter face à mon écran de ces quelques minutes en bonne compagnie.
Et puis j’ai reçu cet inventaire.
En plein dans la gueule.
Et je me suis souvenu que moi aussi, il m’était arrivé d’avoir des « galeries de silence dans mes tripes ».
Mais moi, je n’ai jamais réussi à en parler ainsi.
Et les blessures, les peurs ou les souillures qui me hantent, je n’ai jamais pu les écrire ainsi que tu le fais. Tout juste me suis-je contenté de les évoquer au cours de secrets dialogues, en tête-à-tête avec des gens ou des praticiens dont je savais qu’ils seraient bienveillants à mon égard. Et discrets.
Rien à voir avec l’épreuve d’un blog. Et encore moins avec l’endurance et l’acceptation de la douleur que nécessite l’écriture d’un roman.
Finis ton roman. Vieux Félin ou Ludivine, qui que tu sois, je te souhaite de finir ton roman parce que je crois vraiment que tu es faite pour ça.
Merci.
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♥
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Le THC ça rend larve à la longue.
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Fine allusion aux heures de visionnage de Koh Lanta !
Big up !
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Ca rend larve au début, ensuite ça te rend larve psychotique au pire, dépressive au moins.
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Bonjour, je m’appelle Lino et j’ai arrêté de fumer depuis deux ans. Tout va mieux et j’ai beaucoup plus d’argent pour acheter de l’alcool et du Doliprane depuis.
Le problème au début reste quand même d’affronter tout ce temps pseudo-mort qu’on flingue si facilement avec des cônes… Mais une fois ce stade chiant passé, n’importe qui se découvre moins feignant qu’auparavant. Une bonne occasion de s’exprimer à travers l’art.
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La compensation, c’est un sacré problème, une addiction doit toujours remplacer la précédente. Shit -> alcool -> coca zéro -> lexomil -> shit -> JE PRENDS QUOI MAINTENANT?
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-> Sport?
==dopamine :)
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« L’écrivain et l’autre » de Carlos Liscano m’a fait du bien, à ce moment-là.
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Je note.
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Moi je t’admire beaucoup. Oui ça peut paraître totalement idiot de déclarer ça mais j’m’en fous, je te lis depuis ton premier blog. Tu m’as fait rire, chialer,réfléchir, passer de bons moments par centaines. T’es une sacrée bonne femme, une sacrée maman et une putain d’écrivain. Donc tu vas me faire le plaisir de bouger ton cul de bonasse et finir ce bouquin car ma table de chevet/étagère du salon/sac a main/bord de ma baignoire/l’attendent depuis un bout de temps. Je t’aime, tiens bon.
Voilà. C’était la déclaration d’amour 2013. Courage, pupute.
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Je pense tout pareil que toi.
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Je te l’envoie asap, probablament aux alentours de 2015.
Merci ma biche.
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(Write that fucking book! You know you want to!) J’écris en anglais afin de ne pas heurter des sensibilités de tes lecteurs plus jeunes que moi.
Relève-toi mon chat préféré. YOU RULE!!!
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Une pipe diplomatique ?!
C’est pas un peu DSKssien comme concept ? :)
Allez courage va t’laver met un slip et assis toi devant le clavier.
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Jsais pas si on est 3 connards à te lire mais nous on kiffe ce qu’on lit.
Là aussi jsais pas si je donne de mauvais espoirs mais moi je suis persuadee que tu as une voix, un avis, un style à donner.
Accroche toi à ces reves et quand le job/la thune arrivera tu verras que la libido et la volonté de reduire la conso suivra, parole d’ex-chomeuse !
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toi qui apprecies Fante père et fils (et Knut Hamsun, OMG Knut Hamsun) tu dois savoir à quel point ça fait du bien de trouver dans des mots un écho plus ou moins proche de ce qu’on ressent au fond de nous, de ce qui se cache dans les endroits crados du cerveau et sur lequel on ne sait mettre qu’un mouchoir pudique. Un truc bien éloigné de ce qu’on nous enjoint à etre, des status facebook béats et du bonheur obligatoire.
Savoir qu’on est pas seuls.
Ce que tu penses n’être qu’autocentré touche en fait plus à l’universel que tu ne le penses.
Et puis tu as le courage de la transparence, qui demande quand même une paire d’ovaires de la taille d’un ballon d’exercice.
Et surtout cet humour et ce style, avec des passages d’une beauté et d’une tendresse qui me filent des frissons.
Bref, je ne sais pas si c’est ce que tu cherchais en écrivant ce post mais je ne peux que t’encourager à bouger ton boule.
Si t’arrêtes de fumer moi aussi.
Sur les blogs ricains on voit souvent un bouton paypal pour soutenir l’auteur, je pense que parmi ceux qui aiment lire ta prose y’en a un certain nombre qui trouverait parfaitement justifié de te récompenser pour sa qualité. Pense aux millions que Marc Levy arrive à faire avec ses bouses pour te décomplexer.
putalement tienne,
Pauline
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…
Je suis à jour 2 sans pétard.
Tu peux arrêter de fumer maintenant.
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Ouais ben merci mais pas merci (référence pour aficionado).
Je suis encore plus folle au naturel, en fait c’est quand on arrête de fumer qu’on se rappelle pourquoi on fume. Tu tiens comment?
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Je tiens deux jours. Plus, faut croire que je suis pas encore tout-à-fait prête.
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et fumer un tampax?
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Tu connais Albert Fish? C’est un serial killer du début du siècle dernier. et tu sais ce qu’il faisait, lui, avec des tampons? Il les imbibait d’essence et se les collait dans le rectum avant d’y foutre le feu et de se flageller avec un râteau pour ramasser les feuilles mortes.
Try it sometimes.
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Ton livre, je l’achète même pas fini. Et puis passe à la mooncup, bordel, les tampax c’est plus possible.
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Les Tampax, c’est peut-être destiné à faire des filtres pour les joints ??
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+1 pour la mooncup ! La planète te dira merci ^^
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GROSE
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Mais portnaouak, pas plus que les tampons, bien moins que les serviettes-cette-horreur. Essaye, j’te dis. Et tu discutes pas. Et si tu veux des astuces, tu me demandes. Epicétou.
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Tu te tamponnes probablement de ce qu’une vague inconnue virtuelle paumée dans la cambrousse à l’autre bout du territoire peut penser de toi, mais voilà : ça fait deux ans environ que je lis ton blog, le premier sujet dont je me souvienne était « Damoclès entre tes cuisses », et je prends toujours un plaisir masochiste à lire tes états d’âme et à prendre des nouvelles de Grumeau et Culculine auxquels on s’est, finalement, un peu attachés.
Je n’ai pas lu autre chose de toi que ce blog, mais ça tue, tes textes sont de qualité et je doute pas qu’un roman – aussi dur à écrire que ce soit – serait une chouette idée. Dès que tu le publies tu me fais signe, je le veux.
Pour 2013 on peut te souhaiter un peu moins de stagnation dans les marais putrides de la dépression, un peu moins de valium, un peu moins de fumette, un peu plus d’amour et un peu plus de bons moments. Parce que si ta vie n’est que la vision qu’on en a dans ce blog, alors elle ne doit vraiment pas être marrante.
Voilà, c’est gratuit, ça ne te fera sans doute pas vibrer, mais sache que tu as des lecteurs qui aiment beaucoup ce que tu fais et qui croient en toi pour tes projets futurs.
Surtout, surtout, ne lâche rien.
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« Parce que si ta vie n’est que la vision qu’on en a dans ce blog, alors elle ne doit vraiment pas être marrante »
Ma vie ne tient pas dans ce blog et je suis moins encline à partager mes joies depuis plusieurs mois. C’est mon regard sur la vie que je mène que tu lis et il a changé, il est n’est plus si bienveillant. Il y a un moment où j’ai arrêté de rire des merdes qu’il m’arrivait.
En fait, je ne me fais plus rire et j’aimerais bien que ça revienne, parce que c’est comme ça j’écris en étant la plus honnête. Et comme ça, je vis mieux les petites défaites quotidiennes, qui elles HEUREUSEMENT sont universelles.
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Il est pas facile à commenter ce post. Franchement, juste pour l’effet de style, j’aimerais trouver un truc fun à dire, un peu pute, notamment pour briser cet unanimisme bienveillant dans les commentaires (légitime, au demeurant) (raison de plus pour aller à contre courant, de fait). J’aimerais donc, mais je n’y arrive pas. Pas d’inspiration, et même pas le coeur à me forcer…
Dès lors, je ne peux qu’adhérer à ton programme. Moins fumer pour moins végéter, reprendre ton roman (au passage ce n’est pas pour les autres qu’on écrit) (même ma grand mère sait ça), et plus généralement : écrire, écrire et encore écrire. Déjà parce que je suis pas sûr que tu saches faire grand chose d’autre (en vérité, j’ai aucune opinion sur le sujet) (si ça se trouve, t’as un don pour la couture, les démarches administratives ou le calcul des taux de marge) (plein de trucs chouettes que tu nous as cachés, toute pleine de pudeur que tu es). Mais surtout parce qu’écrire, tu le fais bien. Vraiment.
Alors écris, tes histoires, celles des autres, ce que tu as dans la tête, ce que tu vois, ce que tu imagines, ce dont tu rêves, ce qui te révolte, ce qui te remue les tripes, ce qui doit être dit, transmis et ne pas être oublié, ce qui te fait rire, ce qui te touche, ce qui est beau… Ecris, mécaniquement au début s’il le faut, un mot après l’autre, une phrase, un paragraphe, un chapitre, un texte… Ecris, rature, jette, recommence, publie. Ecris et partage.
Redevenir Vieux Felin ? Tu veux dire la meuf qui est capable de rassembler des dizaines de personnes autours de ses textes ?
Alors welcome back, Dudette.
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Bienvenue au club, sauf qu’en plus je n’ai même pas la consolation des paradis artificiels. ;-)
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Moi, je n’ai jamais rien commenté parce que je n’ai pas l’esprit de tes commentateurs, que je ne sais pas quoi dire, que j’ai peur de me faire jeter, que je pue globalement et sans retour possible. Il n’empêche que je viens religieusement, à chaque billet, prendre ma petite claque, mon gros plaisir, me dire que décidément je t’aime beaucoup et que je voudrais que tu aies moins mal. Avec l’avantage que quand je me le dis à moi-même, ça a l’air moins con. Par contre, c’est vrai pareil.
VF, t’es pas un écrivain raté. T’es un écrivain, point barre. Peut-être que ça ne sera jamais prouvé par les chiffres de Mme l’Edition, Dieu préserve mais ça arrive quand même souvent. Pour autant, certaines personnes ne sont jamais publiées et puent de la plume. C’est comme ça, tout le monde ne peut pas déchirer. Toi, tu écris et tu déchires. C’est quand même pas ma faute.
Moi, si tu écris, j’achète. C’est aussi simple que ça. Je ne sais pas le dire autrement, surtout pas mieux. Mais je le dis.
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Moi aussi j’ai l’impression que toutes mes connaissances dessineuses s’en tirent mieux que moi. Même celles en qui je ne croyais pas du tout…
Bon. Je me drogue pas. Mais je suis toujours grosse.
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Salut VF/Ludivine, or whatever (« une rose embaumerait autant sous un autre nom »),
les doutes existentiels dont tu fais part dans ce nouveau post ne me laissent pas indifférente, en premier lieu par empathie, car ce sont des états d’âme qui me prennent souvent à la gorge également, mais surtout, parce que je viens de finir de lire ton blog. En intégralité, commentaires compris.
C’était une apnée en profondeur où j’ai vu de sublimes coraux qui se mélaient à des créatures terrifiantes. Des mers pas si lointaines des miennes.
Si je t’écris -une fois encore- maintenant, c’est surtout pour te remercier, car te lire m’a apporté une certaine forme de courage. La manière dont tu sembles assumer ton vécu, qui tu es, ce que tu fais et pense, est une belle leçon pour la pimbêche timorée que je peux être parfois. Et puis merci aussi pour le rire, parce que t’es sacrément douée pour faire marrer la populace. Tu sais faire l’inverse aussi, très bien.
Alors, après tout cela, lire ton désaroi face au temps perdu me fait me manifester car merde! Je ne vais pas ressortir le couplet de Van Gogh, Lautréamont et toute la clique, qui ont passé l’arme à gauche sans avoir été accueillis à bras ouverts par leur contemporains -ces connards- et qui ont probablement du se sentir vains et improductifs à certains moment de leur existence, mais je voulais juste te dire qu’il y a quelque chose dans ton blog qui a résonné en moi: le témoignage d’une époque, tourné avec tout le cynisme et l’esprit que mérite cette dernière. Et si ça résonne, même pour une seule personne -ou bien trois- cela veut dire que ce n’est pas en vain.
Car oui, la gloire, tu la mérites (moi aussi d’ailleurs), mais là j’ai envie de citer Sarah Kane, qui disait: » Si vous êtes très précis dans ce que vous tentez d’accomplir, et si cela vous afffecte, vous, alors il est possible que cela affecte d’autres personnes […] A l’opposé, si vous vous proposez de cibler un certain groupe et si vous pensez « je veux affecter les neuf millions de personnes regardant la télé commerciale le dimanche », alors tout devient insipide. »
Je pense que je ne t’apprends rien là, mais c’est juste un rappel pour dire que voilà, la gloire rançonne souvent une part importante de fidélité à soi. Et c’est une des choses les plus importantes qui soient.
Et pour continuer à enfoncer les portes ouvertes, j’en profite aussi pour te dire qu’il y a un truc dont je ne me remets toujours pas après la lecture de ton blog. C’est l’immédiateté. Celle de ton écriture, la langue qui fait mouche comme on dit au théâtre, et puis aussi celle de la « retro-activité »: les réactions extérieures, les amitiés qui se tissent au fur et à mesure et en temps réel, et donc cette manière dont le journal peut créer ta vie, dans un sens. C’est peut-être que je n’avais lu aucun blog jusqu’alors (aucun ne m’avait vraiment alpaguée) mais je me suis rendu compte que c’est un média qui soulève des problématiques importantes comme celles de l’alter égo, de la perméabilité du virtuel et du réel, de leur impact mutuel, et cela est extrêmement clair dans ton journal. Ton renvoi de l’EN par exemple, c’est monumental. En te suivant, on voit ta vie s’accomplir en temps réel et l’influence directe qu’a ton écriture sur celle-ci: « L’oeuvre modifie l’artiste », je ne l’avais jamais vu aussi concrètement!
Bon, je m’enflamme beaucoup, navrée, mais tout cela est pour expliciter l’impression que m’a fait la lecture de ton blog, qui est celle d’entrer dans une nouvelle forme de littérature (je n’ai pas peur du mot) dans laquelle le temps présent et l’interactivité ont une valeur crutiale. Je pense qu’à notre époque, Anaïs Nin aurait été une blogeuse. Sérieux. Et la vérité, c’est que t’es déjà un putain d’écrivain. Ouais. Le support n’est plus le même, voilà tout.
Cet été, j’ai rencontré une femme géniale qui m’a raconté que la meilleure chose qu’on ait pu lui dire dans sa vie c’était: « Quoiqu’il en soit, fais juste du mieux que tu peux ».
Pas de pression, d’objectif irréalisable parce qu’idéalisé, mais simplement être à sa propre mesure, et c’est à ce moment-là que les choses peuvent grandir. Un peu de soulagement dans cette époque où il faut être accomplis avant les trente ans fatidiques, et où on nous fait croire que le bonheur n’est pas un instant, mais une plage continue.
Alors, pour ton roman, l’arrêt du bédo, la nouvelle année, et tout le reste, je te souhaite de tout coeur de faire juste du mieux que tu peux.
Et en me relisant, je me rends compte que je viens d’en écrire un, de roman. Un mini-roman en forme de merci.
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Pluzun à ça et au reste (sauf la référence à Anaïs Nin, en ce qui me concerne)
Moi aussi j’ai lu tout le blog, et maintenant je le suis, et quand tu feras un bouquin j’achète, et si tu mets un paypal je te soutiens.
Je ne développe pas parce que ce serait de la redite, mais je plussoie ardemment.
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autocentrée au point de t’autoflageller…
tu vois bien que tout le monde t’aime, coconne, hein? tu vois bien qu’on te dit tous que ce que tu lourdes ici nous concerne aussi, non?
go fuck yourself si tu veux mais dis donc t’es en train de nous envoyer nous fucker nous aussi par ricochet, là, tassepé, et j’ai bien envie de me défendre, moi!
j’ai bien envie de te dire que moi chuis pas du tout la seule responsable de mes fails, ah ça nan, on m’a bien aidée, dis, et pour dépasser ces supers aides il aurait fallu un super pouvoir, en fait. que j’ai pas. bin nan, bin tout le monde fout pas son slip rouge au dessus de son jean non plus, hein, et merdokon.
et par ricochet je te défends aussi, tu notes. bin vi.
démerde-toi comme tu veux, tfassons le shit c’est perrave, tout le monde accuse le thc mais faut voir les coupes aussi, merci, hein, au pire tourne à la beuh, rinafout, tourne au cul, tourne au prozac, tourne à rien…mais descends la barre, pitié, descends la assez pour pas te crucifier toute seule et tes lecteurs avec toi.
et continuer à écrire ici ou dans un bouquin peu importe.
et tu me fais ça à haute dose parce que je lis vite, cimer.
fin de l’ordonnance et ça fera 75 euros et je fais pas le tiers payant, nan.
laule
(dit-elle en se barrant très vite très loin et en zigzag pour pas se prendre une canette de coca cancérigène dans la gueule)
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Merci, les nouveaux et les vieux. Vraiment.
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Houlà, long soupir à base de « Je suis une merde qui fait rien et sert à rien »
Je te dirai bien juste « Non mais arrête ton char Ben-Hur », un brin incrédule, devant ce passage à vide mais il m’est avis que ça t’en toucherait une sans bouger l’autre.
Donc je vais tenter d’être concise et compréhensible:
-Tu es un écrivain. Un vrai. Que tu le veuilles ou non. Que tu en doutes ou non. Tu n’es pas juste une blogueuse, une scribouillarde du Dimanche, une égocentrique en mal de reconnaissance.
Si tu veux pas t’en rendre compte et continuer de procrastiner par peur de dévoiler ton travail aux yeux des professionnels, Bah t’es rien qu’une connasse à qui il faut botter le cul.
-Temps que tu continueras à te dévaloriser avec une telle efficacité, ta chatte restera morte. Et avec une chatte qui finit par sentir le cadavre et bien on commence à pourrir de l’intérieur.
Pour la création artistique, c’est pas terrible. Et pour bien baiser faut toujours débrancher une partie du cerveau. Alors coupe l’interrupteur et laisse ton corps tranquille se satisfaire.
(Putain obligée de faire la leçon à la chaude du cul herself. J’te jure, mon félidé, t’exagères…)
-Arrête le shit. C’est plein de merdes. Le sevrage sec, non entouré par des professionnels, j’y crois pas du tout. C’est violenter un corps déjà malmené par les excès.
Réduis progressivement les doses. Charge moins et fume plutôt de la beuh.
Et putain, pas de mélanges ou de combos alcool/cachets/drogues. Une morte ne sert vraiment plus à rien. Un légume non plus.
Les excès, c’est bien pour les grosses douleurs mais en faire une excuse pour le quotidien, c’est moyen.
Voilà Vieux Matou. Toujours dispo pour te botter le cul.
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J’aimerai lire votre livre sous la neige.
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Ben on n’est pas « amie », mais je t’aimeuhhh quand même :)
Pi je bosse pour Drogues Info service, si t’as besoin ;)
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Je pars 4 jours et 2 billets ? Si c’est pas de la reprise. <3
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C’est ça où je me remets à vendre des sacs à gravats.
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Oooold pussy, Moi aussi, tout ça et plus si tu savais.
J’adore te lire. Voilà du courage : http://www.deezer.com/track/774626
et une promesse d’achat de ton bouquin (rien que pour ça, je veux bien vivre encore un peu :-).
Hope this will help.
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ciel une nouvelle étoile se lève au firmament de la gloire littéraire. j’ai la mème sensation 20 fois par jour, je trouve que tu ne t’en sors pas mal du tout, poulette.
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2 ans que je suis ton blog (le premier mois j’ai TOUT lu), sans jamais commenter (tes commentateurs m’intimident), mais là je m’étonne : je suis vraiment la seule à attendre que tu finisses ton bouquin, et que tu le mettes sur mymajorcompany pour miser sur toi ??
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