Les enfants, c’est la vie. Lève-toi, génération consumérigitale et exaspérante du XXIème siècle.
C’est un genre de mantra que je me répète lorsque je me prends à penser au suicide avec un sourcil levé.
Mais la vérité on la connait, les enfants, c’est avant tout ta plaie ouverte et palpitante qui n’a de cesse de te rappeler à quel point tu ne sais rien, à quel point tu es désarmée par ce mètre dix aux ongles invariablement en deuil qu’a déjà la certitude d’en savoir plus que toi.
Franchement je me marre quand je relis les posts que m’a inspiré Grumeau quand il avait trois-quatre ans. Que je me plaignais, le soir, en soupirant, pfouuu, c’est dur d’être mère.
Et pendant ce temps, pas une seule connasse pour m’informer que c’est bien pire plus tard, à l’âge du moi autosatisfactif plus beau plus fort plus intelligent que la terre entière, quand il est déjà trop vieux pour tomber dans tes combines à deux balles cinquante pour, par exemple, accelérer un truc très simple et ultra quotidien qui ne demande aux dernières nouvelles qu’une petite minute TOP et pas quatorze, à savoir mettre des chaussures à SCRATCH.
Donc il t’arrive de te demander s’il serait pas un peu débile mental, ça revient tellement dans tes préoccupations quotidiennes qu’acculée par l’angoisse et la culpabilité d’avoir peut-être enfanté un con, tu t’en ouvres à son institutrice qui te répondra avec des yeux bienveillants « Il a cinq ans, c’est ça? Vous en faites pas, il va grandir. » Conversation qui aura l’heur de donner à son institutrice une bonne opinion de toi.
À quatre-cinq ans, donc, mon fils est une vraie personne avec même des lunettes et une incapacité épuisante à gérer quelque frustration que ce soit.
Comment ne pas envisager le suicide avec un sourcil levé quand ton fils sait depuis 18 mois qu’il n’a pas le droit d’emmener de jouets en classe mais qui pourtant, chaque matin, brandit un Gormiti avec la rage blanche des dernières batailles? Et quand il tabasse sa soeur? Et quand il chourre des trucs?
Facile, tu pars crier dans un oreiller.
Mais comment faire lorsque la chair de ta chair, ton sang, la plus belle erreur de ta vie, se retourne contre toi et commence à te manipuler de façon de plus en plus raffinée? Tu sens plus en confiance, quoi…
La première fois que Grumeau m’a dit avec des yeux de bébé labrador, au moment où je l’engueulais à propos d’une connerie quelconque « Maman? Pourquoi tu souris plus jamais? Souris, Maman » je suis tombée à ses pieds en chialant des « je t’aime, pardon » mais quand il a commencé à ressortir la carte « enfant concerné » chaque fois quil sentait le vent tourner, je me suis dit que ça avait vraiment pas de race à cet âge.
Non.
À cet âge, ça pète dans le bain, ça écoute pas ses parents, ça grimpe partout, ça se bastonne, ça se fait peur, ça se fout de notre gueule, ça veut pas dormir, ça fabrique des cabanes en couettes, ça demande des histoires inventées, parce que ça connait les lues par coeur, ça veut la dernière part de tout, ça veut passer devant tout le monde, ça cache les jouets de sa soeur, ça pose des questions très pointues qui n’ont pas de réponses possibles et surtout ça fait rire et brailler sa maman.
La vraie vie.
Brute.
Les enfants sont formidables.
Vous voulez réagir ? Allez-y !
Je plussoie hélas.
En fait j’étais en train de t’écrire une réponse bardée de gros mots, quand ma fille est venue se poser à côté de moi et a commencé à lire ce que j’écrivais.
« Papa pourquoi t’écris put… et sal… ».
Donc voilà.
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:)
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On ne t’avait rien dit?
Bah, je te préviens pour la suite:
A 4 ou 5 ans, ça reste facile. Tu restes le centre de leur univers. Le phare dans la tempête, l’objet de tous leurs fantasmes de perfection, beauté et intelligence.
A Partir de 6 ou 7 ans, c’est fini. Ils prennent en compte leur propre individualité et s’ouvrent au monde. Tu n’es plus la déesse parée d’atours.
Pire ils te jugent avec une clairvoyance aiguisée comme le rasoir du barbier de la rue Chanoinesse.
Je suis susceptible, quand on me chatouille, j’ai tendance à mordre. Mais combien de fois me suis-je retrouvée comme une merde devant la sentence implacable sortie de la bouche encore pleine de dents de lait de mes nains?
Tir de sniper qu’aucun adulte n’aurait osé mais que mes enfants exécutent sans états d’âme.
Partie, juge et bourreau…
Pleure Vieux, pleure tout ce que tu peux. T’as pas fini d’en chier mais ce sera toujours moins d’eau à pisser.
Voilà, maintenant t’es prévenue.
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Tant qu’on se marre, ça vaut le coup de pleurer.
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Mouhahahaha, on dirait le portrait robot de ma fille. Et soyons clair, à 10 ans, ça ne s’arrange pas du tout. Même pas pour l’enfilage de grôles ou la contrebande de machin à l’école. Et ça continue à devoir absolument te parler dès que tu décroches le téléphone. Seule possibilité : terroriser les terroristes, et devenir le putain de saloperie de flicard qu’on déteste intrinsèquement.
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J’ai qu’une chose à dire: PARDON MAMAN
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j’ai le même, plus un ado de bientôt 14…
tu veux la vérité?
suicide-toi. gagne du temps. ces saloperies auront ta peau, tu vas connaître le même triste sort que l’araignée femelle.
de rien, hein.
(moi tsé quand faut rendre service…)
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USE THE FUCKING CONDOMS ! bordayl. ^^
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J’aimerais beaucoup te rappeler dans un immense sourire que « les chiens ne font pas des chats » mais, ayant moi même des enfants, ça fait un petit moment que j’ai perdu le goût de donner des leçons aux autres en la matière…
Bon ben du coup, profite ;)
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Péter dans le bain c’est tellement pur. J’en connais un qui pétait dans le bain et qui retenait le pet sous l’eau dans sa main en cloche. Qui se faisant appelait sa mère sous prétexte de s’être trouvé un grain de beauté bizarre, et qui dès que le visage paniqué de sa douce maman se penchait suffisamment au dessus de l’eau, libérait le monstre éthéré dont la bulle nauséabonde éclatait finalement sous le nez de cette dernière, projetant au passage sur ses lèvres et au coin de ses yeux quelques gouttelettes qui sont de fait indirectement autant de postillons de cul.
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Merci pour ça. Je viens de décéder de rire.
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Moi mon commentaire c’est « j’en sais rien », je suis papa que depuis 4 semaines, je dors plus assez à tel point que j’ai même pas vu Thierry se faire virer une seconde fois, je cède à tous les caprices, il fout ma vie de couple en l’air, il est le soleil bruyant de mes nuits, mais étrangement – et ça doit être un peu pareil pour tous les parents, proportionnellement à leurs expressivités relatives – putain qu’il est romanesque, comme chacune de ses crottes est une pépite, comme chacun de ses cris est une chanson, et comme il me ramène au pays des licornes avec la fougue d’un Gogol lâché en pleine steppe. Ouais, voilà quoi, j’en sais rien.
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Haaa il y a une justice en ce bas-monde.
C’est merveilleux ce que tu racontes, ma petite dame, tu as de quoi oeuvrer en ce bas-monde, tu as à corriger ce garnement.
tiens toi droite, déjà.
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C’est en devenant grand parent que vient l’heure de la vengeance, finie les responsabilités éducatives et la culpabilité parentale. Imagine la délectation à voir 20/30 ans plus tard ces Brutus qui t’ont planté(e) tant de couteau dans le dos et le cœur se débattre dans les même affres par lesquelles tu es passé(e), Imagine la sérénité que te donneront l’expérience et la distanciation. Ite misa est!
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en fait je ne sais pas quoi quoi dire , j’ai un peu bu à midi! Je ferai mieux une autre fois
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Oui, c’est un peu éloigné des commentaires composés que je vous rendais en première.
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